Après Paris, Ankara et les monarchies du Golfe, Londres a reconnu mardi la nouvelle Coalition de l'opposition «comme seul représentant légitime du peuple syrien» tandis que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dit craindre une «bataille régionale» en Syrie. Sur le terrain, des affrontements entre insurgés et combattants kurdes dans le nord-ouest du pays ont fait au moins 29 morts en 24 heures, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le Royaume-Uni a reconnu la nouvelle Coalition de l'opposition comme «seul représentant légitime du peuple syrien», a annoncé mardi le chef de la diplomatie britannique, William Hague, demandant à la Coalition de nommer un représentant à Londres. La Coalition a «beaucoup à faire pour gagner le soutien total du peuple syrien et coordonner les efforts de l'opposition plus efficacement. Mais il est grandement dans l'intérêt de la Syrie, de la région et du Royaume-Uni que nous les soutenions et que nous ne laissions pas de place aux groupes extrémistes», a-t-il ajouté. Les dirigeants de la Coalition vont être invités au prochain Conseil européen des Affaires étrangères à la mi-décembre à Bruxelles, a déclaré le ministre français Laurent Fabius. De son côté, Ban Ki-moon s'est dit «profondément préoccupé par la militarisation continue du conflit, les violations abominables des droits de l'Homme et le risque de voir la Syrie devenir un champ de bataille régionale avec la violence qui s'intensifie». Au cours d'une visite au Caire, il a pressé la Communauté internationale à soutenir les efforts de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi en vue d'une solution politique. Les rebelles ont annoncé mardi la création d'un service de renseignements pour «défendre la révolution», dans un pays où le régime a durant un demi-siècle espionné et semé la terreur dans la population. Il vise à protéger «les fils de la révolution contre les attentats, arrestations et assassinats», mais aussi à rechercher ceux qui, au sein de la rébellion, commettent des exactions, selon une vidéo diffusée sur YouTube par un porte-parole de l'ASL (Armée syrienne libre). Sur le terrain, de violents combats ont eu lieu dans la province d'Idleb (nord-ouest) autour de la base Cheikh Souleimane, dernière place forte du régime dans cette région, a-t-on appris de source rebelle. Les combats autour de cette base --située à environ 25 km au nord-ouest d'Alep--, assiégée depuis des semaines par les rebelles, interviennent près de 48 heures après la capture d'une autre base militaire de la province d'Idleb, la Base 46, à 12 km à l'ouest de la métropole du Nord.