Comme attendu, le Royaume-Uni a reconnu à son tour hier, la nouvelle coalition de l'opposition syrienne comme «seul représentant légitime du peuple syrien» et l'a invitée à nommer un représentant à Londres. L'annonce a été faite par le chef de la diplomatie britannique, William Hague, à la Chambre des communes. La Grande-Bretagne emboîte ainsi le pas à plusieurs pays, dont la France, la Turquie et les monarchies du Golfe. Ce faisant, Londres est allé au delà des positions plus prudentes de l'Union européenne et des Etats-Unis, la première s'étant bornée à reconnaître la coalition comme «représentante légitime des aspirations du peuple syrien», tandis que Washington la considère comme «une représentante légitime». La décision britannique était attendue dans la foulée de la visite effectuée, vendredi à Londres, par les principaux chefs de la coalition. Ceux-ci ont fourni, à cette occasion, des assurances et engagements jugés «encourageants» en faveur de l'ouverture de leur groupement à d'autres forces de l'opposition, de respect des droits de l'Homme et de quête d'un régime démocratique. Le ministre des Affaires étrangères a promis une augmentation de l'aide à la coalition en lutte contre le régime du président Bachar al-Assad, avec notamment 1 million de livres pour acquérir des moyens de communication satellitaire. A ce stade, toute fourniture d'armes à l'opposition demeure exclue. M. Hague s'est aussi engagé devant les députés à accentuer les pressions sur la Chine et la Russie afin d'obtenir leur concours dans la recherche d'une solution négociée. La majorité des composantes de l'opposition syrienne ont signé le 11 novembre à Doha un accord créant une «Coalition» visant à lutter de façon unifiée contre le régime de Bachar al-Assad. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé, hier depuis le Caire, sa vive préoccupation par la «militarisation continue» du conflit qui secoue la Syrie depuis mars 2011. «Nous sommes profondément préoccupés par la militarisation continue du conflit, les violations abominables des droits de l'Homme et le risque de voir la Syrie devenir un champ de bataille régional avec la violence qui s'intensifie», a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse. Il a pressé la communauté internationale de «soutenir les efforts de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, M. Lakhdar Brahimi, en vue d'une solution politique qui réponde aux aspirations légitimes du peuple syrien». Face à une «situation humanitaire qui se dégrade», il a appelé la communauté internationale à intensifier son aide, notamment aux pays voisins qui font face à un afflux de réfugiés. Par ailleurs, les rebelles syriens ont annoncé, hier, la création d'un service de renseignements pour «défendre la révolution» et être l'embryon du nouvel appareil sécuritaire en cas de chute d'un régime qui, durant un demi-siècle, a espionné et terrorisé sa population. Une vidéo diffusée sur Youtube montre huit hommes, armés, cagoulés et vêtus de noir. L'un d'eux se présente comme le «colonel Oussama, numéro de code 102» et annonce la «formation de l'administration des services de renseignements généraux de la révolution syrienne - bureau de la sécurité nationale». Affirmant être le chef de l'Administration, il précise que son service agira «contre le réseau de renseignements de la clique gouvernementale et de ses alliés régionaux et internationaux, pour offrir des renseignements à toutes les forces politiques et militaires de la révolution». R. I.