Ahmet Davutoglu a déclaré, au cours d'une conférence de presse animée au siège de la résidence de l'ambassade de Turquie à Alger, que sa visite à Alger avait «atteint ses buts». Il a qualifié les entretiens avec son homologue algérien, Mourad Medelci, et le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, de «discussions fructueuses». Le chef de la diplomatie turc a rencontré aussi les présidents de l'Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation. En visite à Alger, depuis dimanche et avant son départ, hier, a eu des entretiens avec le Premier ministre, M. Sellal, avant d'être reçu par le président de la République. Après avoir indiqué que sa visite à Alger a «atteint ses objectifs», M. Davutoglu a fait savoir que les relations bilatérales entre les deux pays «vont connaître» une cadence plus rythmée et une consolidation dans divers domaines. «La crise financière dans l'Union européenne et les développements au Moyen-Orient nous intéresse tous» a déclaré le ministre turc, soulignant que l'Algérie et la Turquie portent de l'intérêt sur des questions communes, citant le Bassin méditerranéen, le Moyen-Orient et l'Union européenne. «Alger est un acteur stratégique.» Il précise plus loin dans ses propos que notre pays «est une porte donnant sur l'Afrique». Il est à rappeler que la visite de deux jours du chef de la diplomatie turc est à l'invitation de Mourad Medelci et s'inscrit sur la voie de la consolidation des relations entre les deux pays. La commission mixte algéro-turque est présidée par les ministres de l'Energie des deux pays, ce qui illustre amplement l'importance de ce secteur dans la coopération économique entre Alger et Ankara. A ce propos, Ahmet Davutoglu a annoncé, au cours de la conférence de presse, que le ministre turc de l'Energie «se rendra bientôt» à Alger. Il est à rappeler que la vente de gaz à la Turquie, selon l'accord signé entre les deux pays en 1988 et entré en vigueur en 1994, arrive à terme en 2014, ce qui a été au centre des discussions « toujours en cours», selon M. Davutoglu. Les besoins de la Turquie en énergie «étant en hausse et à un rythme croissant», comme l'a précisé M. Davutoglu, montrent l'intérêt grandissant d'Ankara pour le gaz algérien. A la question sur les conséquences des tensions marquant les relations d'Ankara avec Moscou et Téhéran, premiers fournisseurs de la Turquie en gaz, M. Davutoglu fera savoir que son pays assure «ses achats multiples en gaz» et diversifie «ses fournisseurs». Il relèvera que sa visite «a atteint ses buts» sur les plans économique, culturel et politique. La crise en Syrie et celle de notre voisin du Sud, le Mali, ont été abordées au cours de la conférence de presse. Sur la Syrie, il est question de la traditionnelle position d'Ankara réitérée à cet occasion par le chef de la diplomatie turc, tout en rappelant le soutien que porte son pays à la mission de l'envoyé onusien pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. Il indique, cependant, que «la solution politique n'est pas dans le maintien du régime», déclarant que «la communauté internationale doit avoir une position ferme» et exprimant son désespoir de voir le régime syrien s'inscrire sur la voie politique. S'agissant de la crise malienne, pour lui, la position d'Alger est «pertinente» tout en soulignant l'importance de promouvoir la solution politique via un dialogue inter-malien : «L'important est qu'il n'y ait pas de la violence et de respecter l'unité et la souveraineté du Mali.» Rappelons qu'au cours de la conférence de presse animée conjointement par MM. Medelci et Davutoglu, dimanche au siège des Affaires étrangères à Alger, M. Medelci a souligné, sur la crise malienne, que «l'Algérie était pour le dialogue et qu'elle a déployé des efforts dans ce sens avec plusieurs pays», précisant que «ces efforts ont porté leurs fruits en faisant de la solution politique la principale solution».