Les élections locales du 29 novembre ont confirmé les tendances observées lors des élections législatives du 10 mai. Le FLN conserve sa position de leader de la classe politique même s'il n'a pas atteint le résultat que souhaitaient ses dirigeants. Toutefois, l'ancien parti unique n'abandonne pas son ambition de présider aux destinées de 1 000 communes. Il présentera ses candidats au niveau de 661 assemblées, où il s'est classé aux premières places, pour les présider. C'est dire que la bataille pour la présidence des APC est déjà engagée. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a tenu à rappeler, à ce propos, la procédure d'élection pour désigner le président d'APC particulièrement dans les communes où des listes ont obtenu des majorités relatives. Là où il y a égalité, c'est le candidat qui obtiendra la majorité absolue des voix des élus qui sera désigné à la tête de la commune. Si les candidats n'arrivent pas à être départagés, le 1er et le 2e vont s'affronter dans un scrutin à bulletin secret dans un second tour. Si, une nouvelle fois, le vote n'arrive à départager les candidats, c'est le plus jeune qui sera désigné comme président d'APC. Après le FLN, c'est le RND qui vient en seconde position et ensuite tout le reste. Le taux de participation (44,26% pour les élections aux Assemblées populaires communales et 42,92% pour les Assemblées de wilaya, sur les 21 millions d'électeurs) est dans les mêmes eaux que celui des législatives 2012 et les élections locales précédentes (en 2007, respectivement environ 44% et 34% de votants) et dans la fourchette prévue par le ministre de l'Intérieur lui-même dans une de ses interventions à la Radio nationale avant le scrutin. La surprise est venue des wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou dont les électeurs n'ont pas comme à leur habitude, boudé les urnes. A un moment de la journée, la wilaya de Béjaïa était même en tête pour le taux de participation. Cela s'explique sans doute par la compétition entre les partis implantés dans la région pour obtenir le maximum de sièges et de communes. Il y a eu plus de «passion» dans les élections locales que dans les législatives comme en témoignent les incidents qui ont émaillé le déroulement des opérations électorales dans quelques bureaux de vote. Dans certains bureaux, la tension était très vive. Le ministre a annoncé que ces incidents ont été portés à la connaissance des instances prévues pour statuer dans ces cas, c'est-à-dire les deux commissions de supervision et de surveillance des élections locales alors que d'autres cas ont été dirigés vers les tribunaux administratifs. D'ailleurs, dans sa conférence de presse, Dahou Ould Kablia est souvent revenu sur le rôle de ces commissions et de la justice en général. Ces instances sont les seules à être dotées des prérogatives pour intervenir dans les situations de disfonctionnement ou, plus grave, de troubles durant les opérations électorales. Les anciennes habitudes qui consistaient à s'en remettre au wali ou au gouvernement ont toutefois la peau dure et persistent encore.