Plusieurs hauts responsables de l'ONU ont affirmé que la nécessité du développement économique et de la sécurité alimentaire était incontournable pour contrecarrer l'insécurité et l'instabilité dans la région du Sahel, dont notamment le Mali. Intervenant lors de la réunion de concertation sur le Mali et sur la stratégie intégrée pour le Sahel qu'il a présidée à Rome, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a souligné la nécessité d'un plan de développement cohérent dans la région du Sahel «afin de juguler l'insécurité». A ce propos, il a déclaré que «les envoyés spéciaux pour le Mali et les médiateurs ont exprimé une convergence de points de vue et ont souligné la nécessité de travailler ensemble pour soutenir les pays du Sahel, dont notamment le Mali, dans leurs efforts de stabilisation de la région vers un développement à long terme». Présent à cette réunion à laquelle a assisté Abdelkader Messahel, le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano da Silva, a affirmé que la relation entre l'insécurité alimentaire, la faim, les différends sur les ressources naturelles et les conflits était «particulièrement évidente dans le Sahel». «Il y a un lien clair entre la faim et les conflits, et entre la sécurité alimentaire et la paix en Afrique», a-t-il soutenu. Selon lui, «investir dans la sécurité alimentaire au Sahel est également un investissement pour un avenir pacifique et plus stable». Dans ce sens, il a fait valoir qu'il était «essentiel de renforcer le soutien à cette région et de combiner les actions humanitaires à court terme à des actions de développement à plus long terme», soulignant que la FAO s'est engagée à travailler plus étroitement avec M. Prodi et les dirigeants africains pour promouvoir le développement durable au Sahel. Dans son intervention, M. Messahel a mis en exergue la problématique sécurité-développement au Sahel, rappelant dans ce contexte que la conférence d'Alger de septembre 2011 avait esquissé les contours d'un partenariat entre les pays de la région et les partenaires extra régionaux «pour initier des projets de développement économique et lutter contre les groupes liés au crime organisé».