Zindeeq du réalisateur palestinien Michel Khleïfi, a été projeté jeudi à Alger en ouverture de la deuxième édition du Festival international du cinéma d'Alger (Fica) dédié au film engagé. Projeté pour la première fois en Algérie, «Zindeeq» est présenté par son réalisateur comme un «questionnement sur le conflit israélo-palestinien et sur la société palestinienne à travers une histoire personnelle», vécue par le réalisateur. Après «Noces en Galilée» (1987) et «La cantique des pierres» (1990) tous deux sélectionnés à la quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes, Michel Khleïfi retrace en 85 minutes, le retour d'un réalisateur palestinien, vivant en Europe, dans la ville de Nasria (nord de la Palestine occupée) pour des funérailles mais aussi pour y tourner un film sur la naissance de l'Etat d'Israël. Proche d'un road movie, la première partie du film exprime le désarroi du réalisateur plongé dans une société «trop violente» et dans son interrogation principale : «Savoir si ses parents avaient eu raison de quitter la Palestine en 1948». Un malaise auquel le cinéaste échappe en passant son temps dans les jeux de la séduction. Les évènements s'enchaînent plus rapidement confrontant le héros du film, revenu dans la maison de ses parents, aux réalités de la Palestine d'aujourd'hui et aux divergences qui minent la société, elle même. Se contentant de suggérer des bribes de réponses, Michel Khleïfi a axé son film sur le poids du questionnement. «Zindeeq», sélectionné pour la compétition officielle du Fica, a été présenté devant le jury du long métrage de fiction présidé par le critique de cinéma et écrivain Djamel Eddine Merdaci. Lors de la cérémonie d'ouverture de la deuxième édition du Fica, Mme Zehira Yahi, commissaire du festival, a présenté le jury des deux sections, long métrage et documentaire (présidé par le réalisateur Kamel Dahane) en précisant que les projections des longs métrages se feront en format Dcp (Digital cinéma package). Le format Dcp est l'équivalent numérique de la projection en 35 mm utilisée en Algérie, cet équipement «devrait peu à peu se généraliser dans les salles de projection algériennes», a précisé la commissaire du festival. La sélection de la seconde édition du Fica dédié au film engagé s'intéresse également à des œuvres illustrant le combat de l'Algérie contre la colonisation à travers des œuvres comme «Moudjahidate» d'Alexandra Dolls, «La moudjahida et le parachutiste» de Mehdi Laloui et «Ils ont rejoint le front» de Jean Asselmeyer. Le Festival international du cinéma d'Alger se poursuivra jusqu'au 13 décembre à la salle de la cinémathèque algérienne (section documentaire), la salle Ibn Zaydoun (section long métrage de fiction) ainsi qu'au cercle Frantz Fanon qui abritera les rencontres et les tables rondes prévues.