Le long métrage de fiction «Wilaya» du réalisateur espagnol Pedro Perez Rosado, coproduit par l'Espagne et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a été projeté dimanche à Alger. Concourant dans la catégorie long métrage de fiction de la seconde édition du Festival international du cinéma d'Alger (Fica), cette œuvre dont le tournage a eu lieu dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf (Sud-ouest algérien) est la première fiction à laquelle participe le ministère de la culture sahraouie en tant que coproducteur. Projeté en présence de l'ambassadeur de la RASD à Alger et de la communauté sahraouie, ce film de 74 minutes raconte la naissance d'une histoire d'amour entre Fatima (Nadhira Mohamed) qui revient d'Espagne où elle a été élevée et un jeune homme vivant dans le camp de Smara. Tout au long du film, l'histoire familiale de Fatima et son difficile retour dans le camp des réfugiés se transforme en prétexte pour montrer la détresse du peuple sahraoui et le quotidien rude de la vie des réfugiés dans un environnement figé et vivant à la fois. Avec un casting sahraoui, «Wilaya» est une occasion de mettre en avant la place de la femme dans la société sahraouie qui évolue dans un environnement très respectueux, mais aussi l'occasion de montrer le malaise ressenti par des milliers d'enfants élevés à l'étranger pour les protéger de la guerre et qui ne se retrouve plus au sein de leur société. Pour cette première œuvre, le réalisateur s'est intéressé à l'isolement et l'oubli auxquels sont confrontés ses personnages plongés dans un décor désertique qui apporte à l'œuvre de Pedro Perez Rosado, une touche poétique et des images féeriques. Au delà de la vie dans les camps de réfugiés, le réalisateur qui souhaite tourner un second film dans les territoires sahraouis, porte un grand soutien à un peuple qu'il considère comme «citoyens du monde qui ont le droit à l'Indépendance dans une période où personne, en dehors de l'Algérie, ne parle de paix ni de réconciliation dans cette région». Cependant cet engagement, ainsi que la lutte pour l'Indépendance sahraouie ne sont pas représentés dans le film vu que le réalisateur ne souhaitait pas «faire de film militant mais plutôt montrer la nature du peuple sahraoui». La deuxième édition du Festival international du cinéma d'Alger (Fica), dédié au film engagé qui se tient depuis jeudi, se poursuivra jusqu'au 13 décembre à la salle de la cinémathèque algérienne (section documentaire), la salle Ibn Zeydoun (section long métrage de fiction) ainsi qu'au cercle Frantz- Fanon qui abritera les rencontres et les tables rondes prévues.