L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tiendra mercredi prochain à Vienne sa 162e conférence ministérielle, consacrée à l'évaluation de la situation du marché pétrolier et la désignation d'un successeur du Libyen Abdallah Al-Badri au secrétariat général de l'Organisation. L'Organisation pétrolière internationale qui a fixé en décembre 2011 à 30 millions de barils par jour le plafond de la production de ses 12 Etats membres, semble aller vers une nouvelle reconduction de ce plafond au vu de la situation actuelle du marché et des perspectives économiques internationales pour 2013. «Les membres de l'Opep sont préoccupés par les effets de la crise financière qui touche certaines régions, notamment en Europe, et de la problématique relative à l'équilibre entre l'offre et la demande pour 2013», affirmait samedi dernier le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. «'Ces deux points seront abordés lors de la prochaine réunion et j'espère que cette réunion sortira avec la bonne décision qui servira aussi bien les intérêts des pays exportateurs que consommateurs», indiquait M. Yousfi lors d'une visite de travail à Djanet dans la wilaya d'Illizi. Le ministre algérien qui n'a pas voulu se prononcer sur la décision que devrait prendre l'Opep, a, cependant, laissé entendre par ces propos que les 12 membres de l'Organisation se dirigeraient vers un maintien de leurs niveaux de production. Cette éventualité est confortée par le fait que les cours actuels se stabilisent autour de 110 dollars le baril, pas loin du niveau des 100 dollars, jugé «satisfaisant» par l'Arabie Saoudite, principal pays producteur et exportateur de l'Opep qui assure quelque 40% de la production mondiale de pétrole brut. «Il ne faut s'attendre à aucune décision majeure» concernant la production de l'Organisation, a estimé de son côté l'Iranien Manouchehr Takin, analyste du Centre mondial d'études énergétiques (CGES), basé à Londres. Le marché essaye de maintenir son équilibre entre des perspectives économiques plus ou moins incertaines pour 2013 qui risquent de peser sur la demande mondiale et des vives tensions au Moyen-Orient, en l'Egypte, à l'Iran en passant par la Syrie et Ghaza, qui alimentent les craintes de perturbations des acheminements de brut. Le respect par les pays membres de leurs quotas respectifs de production sera aussi au menu de la réunion de mercredi. En effet, l'Opep pompait en octobre 31,16 mbj de brut, soit 1,16 million de barils par jour au delà du plafond établi il y a un an, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), en dépit de l'effondrement de la production iranienne (-25% en un an), l'Arabie Saoudite ayant nettement gonflé son offre pour compenser ce repli. «J'espère qu'il y aura une prise de conscience sur l'effet négatif (de l'augmentation de la production du pétrole) sur les prix, notamment ces dernières semaines et que l'Opep court ainsi un risque réel», avait mis en garde M. Yousfi à la veille de la précédente réunion de l'Organisation en juin dernier. Vendredi, le pétrole a clôturé la semaine en baisse de 1 cent à 107,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres et 33 cents à 85,93 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). La question de la désignation d'un nouveau secrétaire général de l'Opep à la place de M. Al-Badri, maintenu à ce poste depuis juin dernier faute de consensus au sein de l'organisation, sera également abordée lors de cette réunion. Trois candidats sont actuellement en lice représentant l'Irak, l'Arabie Saoudite et l'Iran, alors que l'Equateur avait retiré la semaine dernière son représentant afin «qu'il y ait davantage d'unité à l'Opep», d'après les propos de Wilson Pastor, ministre du Pétrole de ce pays de l'Amérique latine qui a mené une vaste renationalisation de la production pétrolière.