L'étude «Breathe» démontre le véritable impact de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique, dans lesquelles plus de 13 millions de personnes sont atteintes de cette maladie. Une pathologie dont moins du tiers des personnes concernées sont diagnostiquées ou reçoivent un traitement adéquat, ont indiqué hier des médecins spécialistes. «En Algérie, le taux de prévalence de la BPCO s'élève à 3,7% dans la population âgée de 40 ans et plus, dont 30% sont des fumeurs», a indiqué le professeur Salim Nafti, chef de service au CHU Mustapha, au cours d'une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats complets de l'étude. Selon ce professeur, ce taux est identique à la proportion de la population atteinte d'asthme ou d'insuffisance cardiaque chronique, et dix fois plus important que le taux de la population souffrant de d'épilepsie dans la même catégorie d'âge. «Jusqu'à présent, nous disposons de peu d'informations concernant la prévalence de la BPCO, et la mesure du fardeau de la maladie est largement méconnue», a-t-il estimé. Selon lui, l'étude «Breathe» a, pour la première fois, quantifié le véritable fardeau que représente la BPCO, tant en ce qui concerne son coût que les effets de la maladie sur les patients et leur famille. «Cette étude constitue un appel à l'action pour améliorer la prévention, le diagnostic, la prise en charge et la qualité de vie d'environ 1 300 000 patients qui vivent avec cette affection en Algérie», a souligné le Pr Nafti. Selon le conférencier, la mortalité et l'invalidité dues à la BPCO devraient augmenter dans les pays en voie de développement au cours des prochaines décennies, en raison de l'accroissement du taux de tabagisme, le premier facteur de risque de la maladie.