Sid-Ahmed Ferroukhi, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, a effectué une visite de travail et d'inspection à Tipasa qui lui a permis de connaître l'état des lieux du secteur de la pêche dans cette wilaya. Son périple l'a conduit aux ports de Gouraya, Cherchell, Bouharoun et Khemisti. A Aïn Tagouraït, le ministre a visité une ferme conchylicole qui produit des huîtres et des moules, avec une production de 50 tonnes annuellement ; dans cette ferme, il y a aussi un élevage d'alevins de daurade et de loup de mer appelé communément le bar, avec une production de 500 tonnes. Au port de Gouraya, cette inspection a permis de connaître le taux de développement assez conséquent de cette infrastructure où plus de 110 bateaux sont amarrés, ce qui a été très bénéfique pour la production halieutique qui est passée à 750 tonnes en 2011. Les prévisions de production additionnelles en 2013 tablent sur 500 tonnes de plus en 2013. La construction et de la réparation navale a aussi sa place à la faveur du lancement de la micro-entreprise Mebanaval. Pour rappel cette dernière fabrique, modernise et répare des bateaux destinés à la pêche artisanale de près de 7 mètres de long, sans compter les modèles moyens de 5 mètres. A Cherchell, ce fut au tour du projet de réalisation du centre de sécurité maritime, consacré à la prévention et à la sécurisation des travailleurs de la pêche, d'être inspecté. Il se situe au sein de l'Ecole de formation technique de la pêche et de l'aquaculture de Cherchell. Des enseignants de cette école ont affirmé que «ce centre de sécurité serait appelé à jouer un rôle majeur dans la prévention des accidents et des sinistres en mer». Le ministre a pu être informé de l'immense capacité de formation de cette école vouée à la spécialisation des capitaines et patrons de pêche, mais aussi aux mécaniciens et électromécaniciens de navigation à bord des bateaux et embarcations de pêche. Près de 600 patrons et capitaines de pêche ont été formés au sein de cette école, ainsi que plus de 2 500 mécaniciens et électromécaniciens de bord. Cette école assure également la formation continue des capitaines de machine, capitaines de pont et aux patrons côtiers, laquelle a permis la mise à jour et l'actualisation des connaissances de près de 1 500 d'entre eux. Nos sources ajoutent que cette école rayonne sur le territoire national et reste parmi celles qui constitue un passage obligé pour l'accès aux métiers de la mer. Lors des commentaires et des exhortations données par le ministre, tant aux responsables locaux, aux pêcheurs et aux patrons de pêche, il a été invoqué la mise en œuvre d'une feuille de route au niveau de tout le secteur prenant en charge les vocations et spécificités des structures et des sites ainsi que la nécessaire inter-sectorialité, notamment avec l'ensemble des acteurs qui évoluent dans ce créneau, à l'instar des Egeports, des gardes-côtes et des marins pêcheurs. Le dialogue avec les professionnels de la pêche et le rapprochement avec les acteurs de la proximité de ce secteur ont prédominé dans ses recommandations. D'une manière générale, Sid-Ahmed Ferroukhi a évoqué l'obligation de la réorganisation du secteur de la pêche, et partant de la profession, et parvenir ainsi à identifier au niveau de chaque wilaya ce qui est désigné ici comme «des points bleus», par opposition aux points noirs, en matière de prise en charge des préoccupations liées au domaine de la pêche et des ressources halieutiques, notamment en matière de médecine du travail, de prise en charge sociale des marins, qui travaillent encore dans des conditions non identifiées. Plusieurs questions ont été débattues avec le ministre, entre autres, l'utilisation des filets dérivants par les bateaux de pêche algériens et les dégâts qu'ils occasionnent à la faune marine, sachant que plusieurs pays ont soit interdit le recours aux filets dérivants, soit limité leurs utilisation.