Les services des APC de Sougueur, Medroussa Mahdia et Medrissa ont procédé la veille du nouvel an à la démolition des bidonvilles, implantés dans la périphérie de sept communes et au relogement des occupants dans de nouvelles habitations suite aux instructions de M. Bousmaha Mohamed, wali de Tiaret. L'opération, inscrite dans le cadre du programme visant la résorption de l'habitat précaire (RHP), touchera 660 habitations et d'autres qui connaissent une prolifération d'habitations anarchiques construites en tôle et en zinc durant les années de braise. Selon ces mêmes services, des entrepreneurs locaux ont mobilisé 100 camions et une dizaine d'engins et des éléments de la Protection civile pour le déménagement des concernés et la destruction des baraques. Selon M. Bousmaha Mohamed, wali de Tiaret, en visite sur les lieux ciblés, on a recensé 609 familles à Sougueur dont 300 inscrites au volet du social. A Medrissa et Mahdia, l'opération a touché respectivement 60 et 31 familles et celles occupant des habitations datant des années soixante seront relogées dans des logements neufs. Cette opération de grande envergure sera suivie par la démolition définitive des points noirs qui ceinturent les périmètres des communes citées où vivent plus de 9 000 âmes dans des conditions difficiles et ce, depuis des années. Toutefois, M. Bousmaha Mohamed a déclaré sur les ondes de la radio locale que «les bidonvilles de la honte seront éradiqués définitivement, à l'exemple de Madjat et Kosovo, dans la commune de Sougueur, et les poches foncières, une fois récupérées serviront à des projets». Selon M. Zahana Mohamed, directeur général de l'OPGI, les éléments nécessaires sont mobilisés pour cette opération de relogement qui s'inscrit dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire initiée par le président de la République et réalisée dans les délais par des entreprises locales. Une seconde opération d'un bloc de 100 unités à Frenda, 70 à Mellakou et 140 à Medroussa toucheront d'autres familles et le nombre des familles recensées en prévision de l'éradication, prévue initialement dans la perspective de son réaménagement, a été revue à la baisse après la vérification des listes de bénéficiaires par les services compétents. La majorité des bénéficiaires ont invité des proches ces dernières journées pour profiter d'un toit, et les exclus de cette vaste opération figurent sur le fichier national car ayant bénéficié de lots de terrain de 224 à 400 m et de logements de standing lors de la décennie noire qu'a vécue notre pays. Quant à l'annulation pure et simple de la liste à Sougueur, lors de l'intervention de Belkhadem, rien n'a été décidé et les protestataires, dont la plupart sont venus des différents quartiers de Sougueur, ont été dispersés avant l'arrivée des brigades d'intervention. Pourtant, dans son dernier message adressé à la population, le wali Bousmaha Mohamed avait exhorté l'équipe chargée du recensement à mener minutieusement les enquêtes afin que personne ne soit lésé. «Je fais entièrement confiance aux membres de la commission chargée du volumineux dossier qui n'ont laissé aucune famille répondant aux critères de relogement des sans- abri», avait déclaré le wali de Tiaret à la Nouvelle République. Il a précisé que l'opération a touché les familles recensées avant 2007 à travers le vaste territoire du Sersou et que les opérations de relogement se poursuivront au fur et à mesure dans les prochains jours. Lors de de la première opération, plus de 300 familles ont été relogées dans sept sites à Sougueur. Les bidonvilles, qui ont vu le jour au début des années 2000, abritent des centaines de familles qui attendent un éventuel recasement. Sur les lieux, un important service d'encadrement a été mobilisé, appuyé par un dispositif sécuritaire et sanitaire pour le bon déroulement de l'opération. Une fois les familles évacuées, les baraques ont été démolies. Le cortège des camions transportant les familles évacuées a traversé la ville de Sougueur, arborant l'emblème national, en direction des nouveaux blocs, à savoir la cité des 300 Logements. Selon le P-DG de l'OPGI, M. Zahana, le bloc est inscrit au programme 2008-2009 et la réalisation, selon les directives de la tutelle de logements type F3 avec toutes les commodités, parking, espaces verts et éclairage public. Pour rappel, les bidonvilles Madjat et Kosovo étaient implantés aux abords d'un oued qui traverse la ville et à deux pas d'un terrain accidenté et sont connus pour être des lieux d'agressions à l'arme blanche, de vol qualifié... Selon les statistiques avancées par le responsable de l'OPGI en 2011, on a enregistré 1 023 unités distribuées et Tiaret-ville a connu une démolition partielle au début du mois de juillet dernier, une opération qui a permis de reloger plus de 300 familles à Zaâroura et à la jumenterie, et pas moins de 40 familles ont été évacuées pour rejoindre leurs douars d'origine. Le problème des bidonvilles reste posé avec acuité car dès qu'un gourbi se vide et que son occupant est logé, un nouveau squatter vient ériger une bâtisse au vu et au su de tout le monde. La balle reste dans le camp des élus et la police de l'urbanisme et les représentants des quartiers doivent jouer leur rôle. Pour information, les projets inscrits en 1999, 2004 et 2009 ont été réceptionnés et le programme des différents types est déjà lancé à travers les 42 communes que compte la wilaya. Le regroupement de l'oued Tolba à proximité de la zone industrielle a connu, il y a une année, une opération musclée qui s'est soldée par la démolition de 19 baraques implantées sur le réseau du gazoduc et les occupants ont ont été obligés de retourner dans leurs douars d'origine. Selon des sources fiables, les familles ont profité de l'absence des services concernés (élus, police de l'urbanisme) pour construire des baraques en trois jours avec le raccordement aux réseaux d'eau potable et d'énergie électrique.