L'Algérie a décidé de fermer ses frontières avec le Mali, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le porte-parole du MEA a précisé que la partie malienne a été déjà informée de cet état de fait et des dispositions en matière de sécurité territoriale ont été prises depuis les derniers évènements survenus au Mali. «La visite en Algérie de Diango Cissoko, Premier ministre malien, a été l'occasion pour les responsables des deux pays de réaffirmer la relation particulière qui unit le Mali et l'Algérie et qui est bâtie sur le bon-voisinage, la solidarité et les relations séculaires entre leurs peuples», a-t-il ajouté. «L'échange approfondi d'informations et d'évaluations sur la situation qui prévaut au Mali et dans la région a permis aux deux parties de dégager une convergence de vues sur les sujets ayant trait à la sortie de crise au Mali», a relevé le porte-parole du MAE. «Il convient de souligner, à ce propos, que l'Algérie inscrit son action dans le cadre de la solidarité qu'elle entretient avec les pays voisins, dont le Mali, mais également dans le cadre de la charte des Nations unies, de l'Acte constitutif de l'Union africaine et de l'architecture africaine de maintien de la paix», a-t-il poursuivi. Au sujet de la situation au Mali, la déclaration rappelle que l'Algérie «a été toujours animée de la volonté d'aider ce pays frère à surmonter les difficultés auxquelles il est confronté, en vue d'une sortie de crise durable et d'une gestion apaisée de la transition», soulignant que «cette solidarité s'est traduite, depuis le début de la crise malienne, par une aide financière, humanitaire et par l'appui à l'armée malienne dans le renforcement de ses capacités pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé». «Nous avons informé la partie malienne des dispositions prises pour la fermeture de la frontière, déjà sécurisée depuis les derniers évènements survenus au Mali», a indiqué Belani. Par ailleurs, le porte-parole du MAE a précisé dans ce contexte que la partie algérienne a réaffirmé la «position constante» de l'Algérie qui «vise à réaliser trois objectifs fondamentaux». «D'abord, la préservation de l'intégrité territoriale du Mali qui n'est pas négociable et ne se prête à aucune remise en cause car elle constitue le fondement de la sortie de crise», a-t-il expliqué. «Ensuite, la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé qui relève de la responsabilité nationale de chaque pays incombe également aux pays de la région et à la communauté internationale, conformément à la stratégie des Nations unies de lutte contre le terrorisme», a-t-il dit. «A ce propos, nous avons réitéré notre position sur la légitimité du recours à la force pour l'éradication de ces fléaux et nous avons souligné que la coopération internationale dans ce domaine reste une nécessité et une exigence», a souligné Belani. Le troisième objectif réside dans «la recherche d'une solution politique, à travers un dialogue inclusif inter-malien, qui a vocation à prendre en charge de manière adéquate les revendications légitimes des populations du nord, et des acteurs qui, pour être qualifiés à ce dialogue, doivent impérativement rejeter le terrorisme et le crime transnational organisé de manière non équivoque, et renoncer à la remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali», a-t-il affirmé avant de conclure que «ce dialogue, que l'Algérie a toujours préconisé, est incontournable pour une sortie de crise durable et définitive». La fermeture des frontières avec le Mali éviterait des éventuels replis des groupes terroristes. Face aux événements aux Sahel, l'Algérie a déployé plus de 35 000 militaires pour sécuriser les 1 400 km de frontières avec le Mali, le Niger, la Mauritanie et la Libye. Pas moins de 9 unités de gardes-frontières (GGF) disposant d'appuis logistiques et d'un soutien aérien ont été également déployées. Ces mesures ont été prises par l'Etat algérien pour protéger les frontières et parer à tout mouvement de repli des groupes armés islamistes sur le territoire.