Des surprises venant de l'Afrique du Sud continuent d'atterrir sur les différents espaces sportifs. Journalistes, experts, consultants qui se croisent, confirment que le football continuera à nous faire étonner au sens légitime du terme. L'Ethiopie qui affrontait pour le compte de la deuxième journée, le champion de l'édition précédente de la coupe d'Afrique, la Zambie, s'est baladée durant les 20 premières minutes, malgré les tentatives d'isolement développées par les Chipolopolo qui ne pouvaient qu'asseoir leur force et justifier le cachet de champion. Ce lundi, le sélectionneur Hervé Renard s'est fait prendre au piège par une équipe que l'on a sous-estimé parce qu'elle reste une équipe presque inconnue. Cela fait trente- et-un ans que les Walyas n'ont pas pris part à une CAN. C'est énorme et l'on imagine cette fierté de prendre part à cette compétition. Et pour un retour, ce fut un retour fort où la balle n'a pas été ménagée. Les Antilopes ont rivalisé donc avec la Zambie, championne en titre (1-1), et ce match nul ne doit rien au hasard. A la 18e minute, cafouillage pas loin des 20 m et Getaneh surgit pour exploiter une grosse mésentente entre Himoonde et Sunzu et tenter sa chance mais la balle frôle la transversale des bois des Chipolopolo. L'étau se resserre sur le groupe zambien, la panique s'installe et l'énervement prend le dessus pendant que les Ethiopiens cavalent tranquillement à la recherche des failles à exploiter. L'occasion s'installe à la 23e minute. Chisamba Lungu fauche Salahdin dans la surface de réparation. Penalty ! L'attaquant éthiopien décide alors de se faire justice lui-même. Mal lui en a pris car le gardien zambien Mweene parvient à détourner sa tentative. Déception et panique du côté des supporters de ce camp. Les Walyas jouent sans complexe et s'engagent sans retenue. Le gardien Jemal pique une colère et sort du cadre sportif pour aller, suite à une sortie dangereuse, se jeter sur Chisamba. Il est logiquement expulsé par l'arbitre à la demi-heure de jeu. Une décision qui fit gronder le Mbombela Stadium et les nombreux supporters éthiopiens qui jetèrent alors de rage, leurs vuvuzelas sur la pelouse... La tension monte. Il fallait attendre 10 bonnes minutes pour que le jeu reprenne. Et voilà que l'Ethiopie évolue à dix. Une aubaine pour les Zambiens. Affronter cette ruche d'abeilles à dix est une chance inouïe. On joue les 3' additionnelles sur 45' lorsque Mbesuma ouvre le score au terme d'un enchaînement splendide (1-0). On se dit alors que la seconde période va s'apparenter à un calvaire pour l'Ethiopie menée au score et qui joue à 10. Il n'en sera rien ! Tout juste entré en jeu, Addis est à l'origine de l'égalisation. Lancé en profondeur par son coéquipier, Salahdin dévie pour son capitaine Girma qui, avec l'aide du poteau, trompe dans une ambiance indescriptible Mweene (1-1, 64e). Le sélectionneur des champions en titre se retire le premier du terrain, lui qui annonçait sa première victoire. Peut-être. Mais ce soir là, c'est plutôt celle des Ethiopiens malgré le nul. Les impressions livrées aux envoyés spéciaux par les sélectionneurs : «Je ne suis pas surpris, j'avais dit qu'il fallait être prudent car ils sont capables de très bien jouer au football. Aujourd'hui, nous pouvons remercier notre gardien. Sans Kennedy Mweene, nous aurions pu faire un très mauvais résultat. Aujourd'hui, la faute revient à l'entraîneur, je n'ai pas réussi à préparer l'équipe à l'entrée dans la compétition. Nous verrons où nous en serons après le 3e match. Pour Sewnet Bishaw, le sélectionneur de l'Ethiopie : «Je suis content car nous avons réussi à faire match nul malgré le penalty raté. C'est notre première participation après 31 ans, c'est donc fantastique pour notre football. Les joueurs ont fait preuve de caractère et ont montré au reste du monde qu'ils savaient jouer au football. Le gardien doit défendre, il jouait le ballon et n'aurait donc pas dû recevoir un carton rouge.» Le Burkina bloque le Niger au classement Le second match entre Burkinabés et Nigérians a eu lieu au stade Mbombela de Nelspruit, plutôt vide. Absent lors de l'édition 2012, le Nigeria glisse malgré le volume de ses préparations pour cette rencontre qu'il considère comme premier cadenas à faire sauter. L'on s'en souvent que ce pays a été le champion de l'épreuve en 1980 et 1994. Lundi, les protégés de Stephen Keshi avaient le feu aux chaussures et se démêlaient pour protéger le but inscrit par Lorientais Alain Traoré, lequel ne devait pourtant pas jouer, en raison d'une cheville douloureuse, et c'est lui qui fut l'auteur de l'égalisation et ce dés son entrée en jeu à la 65e minute. Il sauve ainsi les siens en égalisant dans le temps additionnel d'un superbe plat du pied du gauche. Cette réalisation était une réponse au but inscrit à la 23' par d'Emenike, suite à une longue ouverture d'Obi Mikel dans l'axe, où Ideye s'élève et talonne dos au but pour Emenike qui se jette pour pousser le ballon dans les filets. Finalement, ce but a été, il faut le dire, ce que les Super Eagles ont réalisé de mieux dans ce match. «Ce nul ne doit cependant pas faire oublier une statistique cruelle : les coéquipiers du Lyonnais Baky Koné restent sur 18 rencontres de phase finale sans victoire. Et n'ont plus passé le premier tour de la CAN depuis 15 ans», faisait rappeler à l'antenne un journaliste. Le Burkina Faso qui rencontrera l'Ethiopie vendredi, s'est donné le droit de rêver. De son côté, le Nigeria, dans son rôle d'outsider avec une équipe rajeunie, a manqué de réalisme dans un match qu'il a pourtant maîtrisé. Les Super Eagles devront faire mieux face à la Zambie, tenante du titre, qu'ils affronteront également ce 25 janvier 2013.