Evoquer l'assurance, c'est pratiquement avoir une pensée pour ceux qui disposent d'une voiture ou encore d'une activité sociale. Cependant, avec l'entrée sur le marché algérien de compagnies étrangères, de nouveaux produits ont été injectés sur le marché. C'est le cas de l'assurance «Takaful» (prise en charge) qui semble faire tâche d'huile. Dans ce contexte, nous avons rencontré M. Hadjou Abdelhakim, directeur général par intérim de Salama Assurances qui a bien voulu nous parler des nouveautés dans ce secteur. La Nouvelle République : Dans son bilan du premier semestre de 2012, le conseil national des assurances a annoncé une augmentation des chiffres par rapport à 2011. Quelle place occupez-vous dans le marché ? M. Hadjou : En effet, au moment où le marché n'a évolué que de 7% en 2011 par rapport à 2010, notre chiffre d'affaires a évolué de 11%. Notre portefeuille est constitué à 75% par les assurances de particuliers et 25% par les assurances des entreprises et autres organismes publics. Ce qui nous permet d'avoir une part de marché de 3% qui reste stable et satisfaisante eu égard aux conditions de marché. Quels sont les projets d'intégration de votre entreprise dans le marché ? Salama Assurances Algérie compte poursuivre sa stratégie de développement sur le marché à travers un positionnement durable dans les marchés des risques des particuliers, des PME/PMI, dont les potentialités sont importantes par la mise en place de couverture adaptée par secteur d'activité. La mise en place d'un réseau diversifié, dense et performant plus porche de nos clients. La formation intensive de ses ressources humaines pour offrir une prestation de service de qualité. Salama s'est engagée résolument à perfectionner son système d'information afin de soutenir son réseau commercial en facilitant les opérations et consolider son image en termes de prestation à la clientèle. Il est utile de signaler que Salama est leader sur le marché de l'assurance islamique. Nous sommes la seule compagnie qui offre des produits «Takaful» sur le marché algérien. Ceci est naturel dès lors que nous sommes une société qui fait partie d'un groupe international coté à la bourse de Dubai (Salama-Islamic Arab Insurance Company) spécialisé en assurance et réassurance islamic. Est-ce que ce produit est régi par la même réglementation que pour les autres contrats ? Effectivement, pour le moment un seul cadre réglementaire existe. Il convient de souligner que ce système de solidarité est un mécanisme de couverture qui permet de concilier les principes de l'assurance avec ceux du coran. Qu'est-ce qui distingue cette formule de l'assurance conventionnelle ? Ce qui fait la différence entre les produits takaful et les produits classiques, c'est l'éventuel surplus qui doit être distribué aux assurés en cas de résultats positifs (Zakat). Mais aussi la séparation des fonds des actionnaires du fonds des participants. De plus, les activités qui couvrent une compagnie takaful doivent être aussi licites ainsi que l'investissement des fonds devant éviter la «Riba» (taux d'intérêt) Vous êtes assujetti au principe des 51/49 %, comment comptez-vous vous constituez les 51 % En fait, la loi de finances complémentaire 2009 obligeait tout investisseur étranger à fusionner avec des partenaires algériens à hauteur de 49/51%. Cette disposition concerne toute nouvelle et/ou futur investissement, ouverture d'une banque ou d'un établissement financier par un investisseur étranger en Algérie et elle n'est pas à effet rétroactif pour les établissements présents en Algérie avant sa date de promulgation. Dans le cas de notre compagnie, nous pratiquons l'activité d'assurance depuis mars 2000. Par contre pour notre projet de filiale vie, en vertu de ces dispositions, nous sommes toujours à la recherche de partenaires nationaux. A propos de la politique d'indemnisation pensez-vous l'améliorer et comment ? Notre slogan est «l'assurance est d'abord le règlement des sinistres». En effet, l'indemnisation rapide et efficace des assurés a été tout le temps notre priorité. Durant l'exercice 2012 nous avons réglé plus de 55% de notre chiffre d'affaires en indemnisations de sinistres soit 1,600 million de dinars. L'objectif recherché par notre politique d'indemnisations est la satisfaction de notre clientèle pour conquérir de nouvelles parts de marché. L'assurance catastrophes naturelles, dite Cat-Nat, est devenue depuis 2003 obligatoire, peut-on avoir plus de détails ? En dépit de son caractère obligatoire, la couverture contre les catastrophes naturelles Cat-Nat a encore du mal à se faire une place sur le marché national des assurances pourtant, en termes de coût, l'assurance Cat-Nat ne représente qu'entre 5 et 10 DA/jour pour une couverture annuelle. Ce système de couverture a été instauré depuis 2003 à la faveur de Ordonnance n°03-12 du 26 août 2003 relative à l'obligation d'assurance des catastrophes naturelles. Il est à signaler que la Cat-Nat ne représente que 0,8% du CA du secteur. Ceci pourrait être dû à un déficit de communication et de vulgarisation de ce dispositif de couverture ou même au facteur culturel et de croyance religieuse. Seuls 5% de logements sont assurés contre les effets de la catastrophe naturelle. Afin de permettre l'essor de cette couverture, un travail d'information et de sensibilisation doit être fait auprès des clients. Et l'ensemble des acteurs de marché doivent jouer leurs rôles. Depuis quelques temps et au regard de l'arrivée de plusieurs compagnies d'assurances, le marché a pris une importance, néanmoins pour le même produit les prix changent d'une société à une autre. Y a-t-il une autorité de contrôle pour réguler le marché ? Tous les spécialistes en assurance constatent que le marché algérien est très compétitif notamment en termes de tarif (prix de l'assurance) et depuis peu en qualité de service également. Toutefois, Salama Assurance Algérie s'intéresse d'avantage à l'amélioration de la prestation à la clientèle tout en souhaitant que les tarifs soient adaptés afin de garantir les équilibres financiers de la société et garantir ainsi la bonne qualité de service à la clientèle. Quant à la régulation de marché, il faut savoir que la réglementation algérienne est l'une des réglementations les plus strictes en termes de règles de solvabilité des compagnies d'assurances, de distribution de produits et autres. A mon avis, les autorités de contrôle, au regard à cette réglementation qui régit notre secteur, sont conscientes des exigences de développement du secteur et très regardantes par rapport à la défense des intérêts des assurés particuliers et entreprises. Notre interlocuteur nous a affirmé que sa compagnie qui a établi 400 000 contrats en 2012 dispose de 166 agences, 5 directions régionales.