La part de l'assurance contre les catastrophes naturelles (Cat Nat) dans la structure globale du secteur des assurances en Algérie demeure insignifiante. Elle est estimée à environ 2% du chiffre d'affaires global du secteur. Pourtant, la Cat Nat est devenue obligatoire depuis le séisme de Boumerdès de 2003. Cette réticence est due à plusieurs raisons, entre autres, l'ignorance de l'existence de cette formule d'assurance, le tarif plus ou moins élevé de la souscription, ou encore l'inconscience des citoyens quant aux avantages de cette assurance qui préserve les biens immobiliers. Une enquête réalisée par le CNA révèle que moins de 20% des personnes ayant souscrit une assurance contre les effets des catastrophes naturelles ont volontairement souhaité se protéger, les autres parce que la loi les y oblige. Selon une enquête publiée hier par l'APS, les spécialistes du secteur s'accordent, eux, pour expliquer la faible commercialisation de la Cat Nat par un manque d'information et de communication auprès des populations ciblées. Le manque de confiance envers les assureurs est aussi cité par ces derniers. Cela est dû surtout aux lenteurs des procédures d'indemnisation pour les autres branches, notamment l'automobile. A titre d'exemple, la Société algérienne d'Assurance (SAA), qui se taille la part du lion du marché dans cette branche, a réalisé un chiffre d'affaires Cat Nat de 403 millions DA en 2009 sur un bilan total de 18,6 milliards DA, soit une proportion de seulement 2%. Ce montant correspond à quelque 140 000 contrats Cat Nat souscrits auprès de la société, a fait savoir le directeur marketing de la SAA, Abdelmalek Benlaribi. Les assureurs doivent agir ensemble Ce même responsable avance des mesures qu'il faut entretenir afin de promouvoir cette branche d'assurance. Il suggère que «les compagnies d'assurance agissent collectivement pour reconquérir la confiance de leur clientèle, notamment à travers la réduction des délais d'indemnisation pour les autres branches». Faisant valoir la contribution des notaires, qui exigent une attestation d'assurance du bien immobilier pour la validation de toute transaction, M. Benlaribi suggère que «l'administration fiscale exige, à son tour, des commerçants et des entreprises qu'ils présentent une attestation d'assurance de leurs biens immobiliers au moment de la présentation de leurs bilans sociaux annuels». Ces actions devraient s'ajouter aux campagnes de communication menées par les professionnels à l'effet de sensibiliser la clientèle sur la nécessité de s'assurer contre les catastrophes naturelles. Il s'agit notamment d'évaluer le dispositif législatif d'assurance Cat Nat, d'engager une réflexion sur les propositions de mise en œuvre des différentes assurances obligatoires et de mettre en place un programme d'enquêtes et de sondages pour mieux identifier les freins au développement de cette branche.