Très affecté par les insuccès de son équipe depuis le début de la saison et les conditions de travail insupportables, l'entraîneur du CA Bordj Bou-Arréridj, Azziz Abbès s'est résolu à remettre sa démission après y avoir mûrement réfléchi. Sur la sellette depuis quelques semaines après un long passage à vide de plus d'un mois et demi sans aucune victoire de l'équipe, qui compte un riche effectif en individualités, le technicien bordjien avait été «en sursis». Mais la défaite à El Harrach sur la même marque et les nuls cumulés ont précipité son départ. Il n'a pas trop résisté à la pression du public et celle des nouveaux hommes forts du conseil d'administration qui réclamaient un nouveau coach, d'autant plus qu'il ne pouvait plus gérer ni instaurer la discipline de groupe avec plusieurs joueurs contestant ses choix tactiques et refusant le banc de touche, selon la même source. Le nouveau président de l'équipe, Moussa Merzougui, a dit qu'il s'agissait d'une situation regrettable, mais qu'il avait accepté cette démission avant de confier les destinées de l'équipe à Abdelkader Amrani, après «avoir étudié la situation attentivement». Azziz abbès part alors que l'équipe connaît des moments très difficiles. La défaite de (2-1) contre El Harrach, le week-end dernier, a porté la fiche du CABBA à 6 défaites, 7 nuls et 4 gagnés en 17 journées cette saison, ce qui lui confère la 11e place avec 19 points seulement. Certains supporters sont déçus par la tournure des événements. De leurs propres aveux, certains joueurs n'ont pas livré la marchandise, mais ils ont été clairs : c'était l'équipe de Azziz Abbès et c'était à lui de la faire produire. «C'est son équipe, c'est l'équipe qu'il a bâtie, a indiqué un dirigeant. Les joueurs qui sont en place sont tous des joueurs qui ont de l'expérience, des joueurs qui ont gagné, avec nous ou avec d'autres équipes. Si Azziz Abbès dit que c'est une équipe qui a peur, ça veut dire que c'est une équipe qui est mal préparée. C'est peut-être pour cette raison qu'il a décidé de démissionner.» Mais pour Azziz Abbès, le mal n'est pas dans les joueurs ou le choix du jeu mais réside dans le mental et les moyens de réussite. «Comment jouer sans stage, sans entraînements et sans âme ?», s'est demandé Azziz Abbès en ajoutant que les joueurs ne sont pas payés, ne sont plus motivés ne produisent pas à fond. «Azziz Abbès est un entraîneur qui a su régénérer un groupe, a obtenu des résultats satisfaisants et qui possède des qualités humaines en adéquation avec le club», s'est félicité de dire un des supporters du club tout en rappelant que ce départ n'est pas une bonne chose pour l'équipe qui depuis le début de la saison souffre d'un problème de gestion et pas d'entraîneur. Ce CABBA n'est pas souvent efficace ne fait pourtant pas rêver les foules. Le fond de jeu bordjien fait débat depuis le début de la saison. Ce qui a le don d'agacer Azziz Abbès. A fleur de peau, il n'aime pas les commentaires sur le jeu pratiqué par son équipe. «On n'est pas aussi mauvais que l'on le dit», a-t-il déclaré cette semaine avant sa démission. Ce fan invétéré du football avait conduit plusieurs équipes au succès et même sauvé le CABBA à plusieurs reprises. Avec son arrivée à la 6e journée du championnat, le CABBA affichait un visage séduisant. Depuis son arrivée au CABBA, Azziz Abbès qui doit compter avec l'impossibilité du club de recruter depuis des mois, fait dans le pragmatisme. Et ça marche et tant pis pour le spectacle. Les Bordjiens ont d'ailleurs été invaincus durant plusieurs rencontres. «La valeur d'une équipe, ce sont les résultats. Le reste, c'est de la littérature», précise-t-il. Mais le bonheur n'a pas duré et les problèmes n'ont pas cessé de s'amplifier. Le manque d'argent et de stabilité dans la direction ont fait précipiter l'échec du programme de relance de Azziz Abbès.