Des coups de feu d'origine indéterminée ont été entendus dimanche pendant les funérailles de personnes tuées la veille lors de heurts dans la ville égyptienne de Port-Saïd (nord-est), ont indiqué des témoins à l'Agence France-Presse. Des milliers de personnes participaient aux funérailles. Les tirs ont provoqué la panique et des dizaines de personnes se sont mises à courir dans les rues. 31 personnes ont été tuées samedi à Port-Saïd au cours d'affrontements déclenchés par la condamnation à mort de 21 supporteurs de football. Parallèlement, plusieurs dizaines de manifestants ont continué dimanche à affronter la police au Caire lors d'une quatrième journée consécutive de violences, où l'opposition essaie de défier dans la rue le président islamiste Mohamed Morsi. Aux jets de pierres des manifestants répliquaient les grenades lacrymogènes des forces de l'ordre. La situation paraissait toutefois nettement moins tendue que les jours précédents, qui se sont soldés par au moins 41 morts, dont 32 pour la seule journée de samedi à Port-Saïd, à l'embouchure du canal de Suez, après la condamnation à mort de 21 accusés dans le procès des responsables présumés du drame survenu dans le stade de football de la ville en février 2012. L'opposition laïque et libérale accuse le président Morsi et les Frères musulmans, dont il est issu, de trahir les idéaux de la révolution de 2011 et de maintenir le pays dans la crise économique. «Jusqu'à présent, aucun des objectifs de la révolution n'a été réalisé», a dit Mohamed Sami, un manifestant sur la place Tahrir du Caire. «Les prix augmentent. Le sang des Egyptiens coule dans la rue à cause du manque de considération et de la corruption et parce que les Frères musulmans dirigent l'Egypte en fonction de leurs propres intérêts.» De nombreux Egyptiens sont toutefois excédés par la persistance du chaos politique et des difficultés économiques deux ans après le renversement de Hosni Moubarak. «Ce ne sont pas des révolutionnaires en train de protester», s'indigne Kamal Hassan, un chauffeur de taxi de 30 ans. «Ce sont des voyous en train de détruire le pays.»