Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'apprête à aider au retour des personnes déracinées par le conflit dans le nord du Mali. «Nous prévoyons d'ouvrir de nouveaux bureaux à Gao et dans d'autres villes du Nord dès que les conditions de sécurité le permettront. La présence des troupes rebelles islamistes et l'insécurité qui en résulte ont entravé l'accès humanitaire vers le nord», a annoncé, mardi, le porte-parole du HCR Adrian Edwards. D'après des entretiens menés ces derniers jours avec des personnes déplacées internes à Bamako, la capitale malienne, il apparaît que de nombreux civils espèrent rentrer chez eux dans des régions qui étaient ou qui sont toujours sous le contrôle des rebelles, comme Gao, Tombouctou et Kidal, a précisé M. Edwards. Le mouvement des retours spontanés a déjà commencé dans certaines régions. Dans la ville de Konna, au centre du Mali, par exemple, une mission des Nations unies pour l'évaluation de la sécurité a confirmé que des personnes rentraient chez elles. Près de la moitié de la population de la ville de 10 000 personnes avait fui lorsque Konna était envahie le 10 janvier, a-t-il indiqué. Malgré des signes d'intérêt croissant pour les retours, les conditions dans le nord du pays sont difficiles. Les personnes récemment déplacées depuis le nord ont fait état d'importantes pénuries de vivres, d'eau potable et d'essence. L'électricité, le transport, les communications, l'accès aux soins de santé et l'éducation sont quasiment inexistants, a-t-il dit. Selon le HCR, environ 380 000 personnes ont fui le nord du Mali depuis le début du conflit il y a un an, y compris 230 000 déplacés.