A peine plus de deux semaines après le début de l'intervention française au Mali, Gao, la plus grande ville du nord du pays tombée en avril aux mains des terroristes, a été totalement libérée par les soldats français et maliens qui poursuivaient dimanche leur progression pour la reconquête totale de cette région. Les forces maliennes et françaises libèrent Gao», avait annoncé samedi le ministère français de la Défense, dans un communiqué, précisant que des membres des forces spéciales s'étaient emparés dans la nuit de l'aéroport et d'un pont stratégique à Gao, à 1.200 km au nord-est de Bamako. «Les forces françaises et africaines maîtrisent à 100% la ville de Gao», avait confirmé, de son côté, une source de sécurité malienne. Les positions des terroristes à Gao ont été à plusieurs reprises pilonnées par l'aviation française. Gao était un bastion des terroristes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui y ont commis de nombreuses exactions. La prise de Gao vient s'ajouter à celle des villes de Konna et Douentza (centre), désormais sous contrôle des soldats français et maliens, qui ont également repris, ces derniers jours, le contrôle d'une localité du Nord, Hombori, à 920 km au nord-est de Bamako et celui de Diabali (ouest). A présent, les soldats maliens et les troupes françaises, intervenues au Mali le 11 janvier à la demande de Bamako, continuaient leur progression dans le Nord pour tenter de reprendre le contrôle de Tombouctou, elle aussi tombée aux mains des terroristes en avril dernier, à la faveur d'un putsch militaire. Les «troupes françaises et maliennes» seront «bientôt près de Tombouctou», avait assuré samedi le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Outre Gao et Tombouctou, Kidal avait été la première ville conquise par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), alors alliés aux groupes terroristes dont Ansar Dine en mars 2012. Ils avaient ensuite été évincés de la région par ces derniers. Dans cette même ville située à 1.500 km au nord-est de Bamako, l'aviation française a bombardé dimanche des positions terroristes.»Ces frappes ont notamment touché la maison de Iyad Ag Ghaly à Kidal (chef d'Ansar Dine) et un camp militaire», selon une source de sécurité. En parallèle, les chefs d'état-major ouest-africains, réunis samedi en urgence à Abidjan (Côte d'Ivoire), ont décidé de «relever» le volume de leurs effectifs promis au Mali, pour qu'ils atteignent «5.700 hommes». Jusque-là, l'Afrique de l'Ouest visait le déploiement d'environ 4.000 militaires. Le Tchad a séparément promis plus de 2.000 soldats. Au total, autour de 2.000 soldats africains sont d'ores et déjà stationnés au Mali ou au Niger voisin. Pour leur part, les pays de l'Union africaine (UA) ont entamé dimanche leur 20e sommet à Addis Abeba (Addis Abeba), qui promet d'être dominé par la situation au Mali, suivi mercredi d'une conférence de donateurs internationaux. L'insécurité aggrave la situation humanitaire Des milliers de gens et de familles se sont trouvés chassés vers des pays voisins depuis le déclenchement des combats et dépendent fortement de l'aide humanitaire», a-t-il déploré. Peter Maurer a, en outre, souligné que le travail de l'agence humanitaire est devenu «très difficile» en raison de l'escalade de la violence et des nombreuses différentes factions qui prennent part au conflit. Vendredi, le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR) à Genève avait indiqué que 9.000 personnes ont fui dans des pays voisins depuis le début des opérations militaires au Mali le 11 janvier. Selon les chiffres du HCR, le nombre total de réfugiés dans la région dépasse désormais 150.000 et il y a environ 230.000 déplacés à l'intérieur du Mali. R.LF