Aziz Chaibainou, ancien footballeur au MSP Batna puis à l'USM Khenchela avec en prime un passage au sein de la sélection de l'est, considère que l'élimination de l'Algérie de la CAN- 2013 était prévisible en dépit des potentialités des Verts. «Compte tenu de la force et des ambitions des équipes composant le groupe dans lequel a évolué l'Equipe nationale algérienne, on ne savait pas exactement comment les nôtres allaient s'y prendre», a-t-il affirmé. Il argumente son pessimisme précoce par le fait que les joueurs de l'équipe nationale n'évoluent pas dans des clubs Européens huppés, de grand niveau technique et tactique. De plus, estime t-il, le championnat national est très limité sur les plans physique, technique et tactique. «C'est plus à mon avis un championnat de «businessman» que de véritables footballeurs dits professionnels», renchérit-il. Selon Aziz Chaibainou, le phénomène de la corruption gangrène le football national d'où des résultats techniques généralement truqués, c'est-à-dire arrangés. Les ventes et les achats de matches se pratiquent au vu et au su de tout le monde. Seule la Fédération algérienne de football n'a rien vu, laquelle ne sanctionne pas, mais laisse faire. Cela est normal dans un système de rente. Pourtant, la «Juventus» avait bel et bien était corrigée par un déclassement, une sanction qui l'a fait rétrograder en division inférieure. D'autre part, Aziz Chaibainou ne trouve pas correct d'accabler le sélectionneur Vahid Halilhodzic car, d'après lui, un championnat faible est en partie du à un encadrement technique faible. Nombreux sont les entraîneurs de clubs ne disposant pas de suffisamment de bagages techniques et d'expériences solides. «Parfois, l'on se demande si certains de ces entraîneurs de clubs ont réellement joué dans leur jeunesse sur un terrain. Il y a ceux qui sont forts en théories mais sur le plan pratique zéro», estime notre interlocuteur. «Certains coachs étrangers engagés chez nous font-ils partie des entraîneurs internationaux «exceptionnels» ? Ont-ils un palmarès en termes de résultats, d'exploits et de consécrations ? Il est des paramètres à ne pas occulter», s'interroge-t-il. Concrètement, Aziz Chaibainou n'avait pas cru, à la veille du démarrage de la CAN, à une surprise positive du onze algérien. La préparation de l'équipe – sur tous les plans – s'étant révélée insuffisante. A titre de comparaison, Chaibainou rappelle que si en 1982 au mondial espagnol, l'Algérie a pu créer la surprise en battant le onze allemand, c'est parce que les Verts se trouvaient dans une trajectoire dynamique et de progression. Or, l'EN drivée par le Bosniaque Vahid, s'est présentée à la CAN-2013 sans disposer d'un tel avantage déterminant notamment en condition physique. D'où la débâcle et le regret de ne pas disposer de joueurs efficaces et talentueux à l'image de Belloumi, Assad, Madjer, Kaci Said, Guendouz et autres. Chaibainou déplore que les Ligues de football constituent chez nous, de véritables monarchies où des présidents et des membres siègent à vie. Et où sont les écoles de football dignes de produire de vrais professionnels de niveau mondial ? A défaut de sérieux dans la gestion du football algérien, place a été donc laissée à la démagogie et à l'instrumentation du football national à des fins politiques... Et au profitage de la rente. Le Maroc, la Tunisie et l'Algérie ont prouvé en Afrique du Sud, la régression du football maghrébin tandis que celui des Africains a évolué tout en gardant ses spécificités particulières.