Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Noureddine Boutarfa, PDG du groupe Sonelgaz, a fait savoir que son entreprise se prépare à faire face à la pointe de la demande en électricité qui sera, comme l'an passé, au rendez-vous cet été du fait de l'utilisation massive du climatiseur. Ce phénomène qui est apparu en 2008, s'est accéléré en 2011 et la tendance s'est confirmée en 2012. La même tendance se poursuivra en été 2013, estime-t-il. Pour répondre à la demande exceptionnelle, Sonelgaz a mis en place un programme d'urgence qui prévoit une puissance supplémentaire de 2 400 mégawatts qui sera installé en mai-juin 2013. Il annonce que 7 000 postes de distribution vont renforcer le réseau de distribution de l'électricité. 90% de ces postes seront mis en service fin mai ou début juin 2013. Le reste sera réceptionné durant le mois de juin. Mais, fait-il remarquer, les ouvrages de transport d'électricité également doivent être prêts. Il y a un programme de 170 ouvrages à réaliser en réseau de transport et près de 80 lignes très haute tension et 90 postes de haute tension, a-t-il ajouté. Ce programme porte sur les trois maillons de la chaîne, à savoir la production, le transport et la distribution, en mettant l'accès sur la distribution, car l'essentiel des problèmes vécus l'été dernier étaient liés à cela. Le PDG de Sonelgaz s'attend à ce que l'impact du climatiseur commence à diminuer en 2015. Il y aura, à ce moment, selon lui, un climatiseur par foyer. Il fait observer que les équipements supplémentaires mobilisés pour affronter la pointe de l'été ne fonctionneront que durant deux mois (allusion à juillet et août, généralement caniculaires). On peut s'étonner qu'aucune référence ne soit faite, ici, à l'économie d'énergie à travers la maîtrise de la demande. D'autant plus que M. Boutarfa souligne que l'effort de Sonelgaz coûtera cher au contribuable. Sonelgaz finance par ses fonds propres tout l'effort d'investissements mais l'Etat lui a favorisé l'octroi des crédits auprès des banques à des taux inférieurs à 3%. Il avertit que, même dans cette situation, si les capacités de remboursement de Sonelgaz venaient à s'amenuiser, l'entreprise pourrait aller en faillite. Le PDG de Sonelgaz a évoqué le programme d'investissement de 3 000 milliards de dinars à l'horizon 2022 et dont la moitié sera engagée d'ici à 2017. 4 000 mégawatts sont en cours d'exécution et 8 000 mégawatts en appel d'offres, ajoute-t-il. Sonelgaz veut profiter de ce programme d'investissements pour mettre en place un complexe industriel qui fabriquera au moins une partie des équipements (turbines à gaz, turbines à vapeur, alternateurs et contrôle-commandes) dont l'Algérie a besoin, a-t-il rappelé. Concernant le programme de distribution de gaz naturel, le PDG de Sonelgaz a annoncé le lancement d'un nouveau programme de plus de 80 milliards de dinars destiné à alimenter 600 localités. Enfin, M. Boutarfa a confirmé que l'augmentation des tarifs n'est pas à l'ordre du jour, mais un jour ça arrivera, pense-t-il.