Le directeur de la Bibliothèque nationale, Azzeddine Mihoubi a été convaincant en annonçant qu'il n'y avait pas de crise de lecture en Algérie. C'est au cours d'une conférence animée dans le cadre du forum du quotidien arabophone El-Djoumhouria à Oran, que le directeur de la Bibliothèque d'Algérie, Azzeddine Mihoubi a soutenu le fait que «les Algériens boudent le livre est incorrecte, il y a plutôt une absence des signes extérieurs de la lecture», a rapporté l'APS. Le conférencier a estimé que si dans certains pays, l'importance du lectorat peut être jaugée dans le métro, au café ou dans la rue, le lecteur algérien préfère les espaces fermés. Il notera toutefois, l'existence de plus de 120 à l'échelle nationale. Le directeur de la BN est revenu sur la demande du public qui a dépassé les capacités de la BN lors des dernières vacances scolaires d'hiver et ce, en dépit du fait que les spécificités de cet établissement soient axées sur la recherche. «La vocation de la BN, dit-il, n'est pas celle d'un espace de lecture, contrairement aux bibliothèques municipales. Cette institution est plutôt destinée aux chercheurs spécialisés dans les filières ayant trait, entre autres, au patrimoine, aux manuscrits et au droit et qui, au terme de leur travail, enrichissent à leur tour par leur propre ouvrage le fonds de la BN». Et d'ajouter : «En l'absence d'études, il est difficile d'obtenir des statistiques sur le niveau réel de la lecture en Algérie». L'orateur a plaidé pour davantage d'implication des éditeurs à la promotion du livre. Pour rappel, plus de 800 éditeurs sont présents sur le marché national mais plusieurs d'entre eux, sont convaincus que leur tâche se limite à la publication seulement. Azzeddine Mihoubi a largement expliqué que si la raison d'être de ces professionnels est de réaliser des bénéfices, beaucoup ont tendance à négliger le volet promotionnel du livre. «Dans le domaine de l'édition, l'on ne peut faire recette au premier tirage, surtout si la moitié du lot n'est pas consacrée à la promotion de l'ouvrage, pour le faire connaître au large public par le biais des médias et des conférences». Il a toutefois déploré la présence dans les librairies de nombreux titres «injustement méconnus du public. Toute publication nouvelle gagnerait à être à portée à la connaissance du public. Les Algériens s'intéressent de plus en plus au livre avec une prédilection pour les récits et témoignages à caractère historique». Profitant de cette conférence, Azzeddine Mihoubi est revenu sur son riche parcours en tant que journaliste et écrivain et sur sa nomination en tant que directeur de la Bibliothèque nationale.