Ce n'est pas sur un coup de tête ou suite à un enthousiasme d'homme politique populiste que la décision a été prise. Les règles économiques ont et le sont toujours pour Jijel convaincantes. Les nouveaux modes de consommation et l'alicamentation (guérison par l'alimentation ou la diététique) sont devenus pour les citoyens avertis et aisés une règle pour une hygiène de vie. Partant de ces constats et surtout en faisant le bilan de plusieurs années de la «fruiticulture» des fraises et de l'engouement des consommateurs, les fruiticulteurs jijeliens ont, à travers la dynamique chambre de l'agriculture de la wilaya, décidé d'élargir le champ des plantations des fraises. Passant du littoral aux flancs des montagnes et sur les collines. Se faisant une idée fixe et se posant toujours la question comment se fait-il qu'à Skikda, la wilaya voisine qui a les mêmes conditions, les fraises font le bonheur des agriculteurs et qu'à Jijel, on tarde de le faire ? Et c'est là que le déclic est venu en 2000 où une opération avait été lancée à titre expérimentale sur 4 ha qui malgré l'inexpérience a permis de réaliser une récolte de 1 200 q. Ce qui a encouragea les agriculteurs hésitants, et 160 ha furent dédiés à la culture de la fraise, ce qui donna un rendement de 50 000 q. L'appétit vient en mangeant, et les Jijeliens se sont lancés alors dans cette nouvelle aventure. Cette fois-ci, c'est au tour des laboratoires de rendre leur verdict des résultats et des conseils après les tests et analyses. Des échantillons de terre ont été récupérés de plusieurs parcelles et des surfaces expérimentales ont été utilisées pour des tests. Les laborantins, agronomes biologistes, ont confirmé «l'excellence» de la qualité des terres agricoles pour la culture de la fraise. Les fruiticulteurs des Beni Belaïd et de Sidi Abdelaziz, les premiers à avoir lancé la culture de la fraise, sont plus qu'heureux lorsqu'ils ont été mis au courant que leur terre peut donner plus et mieux. Les bulletins d'analyse ont fait ressortir les caractéristiques physico-chimiques des parcelles et la «bonne granulométrie»(argile, limons, sable). Les responsables de la Chambre de l'agriculture et ceux de la DSA ajoutent que les rendements doivent dépasser cette année les 6 000 q par hectare. En précisant que tout dépendra de l'expertise et du respect du mode culturale des fruiticulteurs. Ce chiffre dépassera de loin les rendements de la saison 2011/2012 où une cueillette de 50 000 q a été réalisée pour toutes les surfaces exploitées. Les fruiticulteurs de Jijel espèrent combler une partie du marché national autant que les Skikdis ou les Annabis ou les fruiticulteurs de Tipasa alors pourquoi ne pas créer une filière des «fruiticulteurs» de la fraise et penser en coopérative de transformation pour les surproductions. Ne serait-ce pour gagner tout le temps et surtout faire vivre les ménages des ouvriers agricoles de la région dont le nombre est en perpétuelle évolution. C'est un mode cultural qui demande une importante main-d'œuvre. Il est des gens qui ne participent pas directement aux travaux mais qui sont d'une efficacité avérée. Tout le monde s'accorde à dire que les efforts de Zedam Yacine, secrétaire général de la Chambre de l'agriculture, et Hamid Zouad, notre confrère de l'APS, ont été déterminants.