Depuis le 26 janvier, les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants sont quasi-quotidiens, et ont fait six morts et 420 blessés dimanche... La ville est affectée depuis trois semaines par une grève générale, et les confrontations entre forces de l'ordre et manifestants sont quasi-quotidiennes depuis le mois de janvier. La ville, située au nord-est du pays, au débouché du canal de Suez sur la mer Méditerranée, est secouée par un mouvement massif de désobéissance civile et un puissant sentiment d'injustice. Les émeutes ont commencé après la condamnation à mort, le 26 janvier, de 21 supporters du club de football de la ville, Al Masri, mises en cause dans des affrontements meurtriers avec ceux du club d'Al-Ahly, en février 2012, et qui s'étaient soldées par la mort de 73 personnes. Ce jugement a été violemment contesté par la rue, qui y voit «un verdict politique», motivé par le souhait d'éviter des troubles plus graves avec les supporteurs très organisés d'Al-Ahly, qui accusaient les forces de l'ordre d'avoir couvert les supporters d'Al-Masri et avaient menacé de semer le «chaos» si le verdict n'était pas assez sévère. Après le verdict, des affrontements ont eu lieu. Ces troubles, en partie politiques, puisque concommitants au deuxième anniversaire du début du soulèvement ayant conduit à la chute d'Hosni Moubarak, ont fait au moins 40 morts. Le 27 janvier, le président égyptien Mohamed Morsi a décrété l'état d'urgence pour 30 jours à Port-Saïd, accompagné d'un couvre-feu de 21h à 6h pour la même période. L'armée avait pris position dans la ville pour protéger les bâtiments publics et les sites sensibles. La ville s'est à nouvau embrasée dimanche et lundi, après que le ministère de l'Intérieur a décidé de transférer en dehors de la ville une quarantaine de prévenus, la deuxième partie des accusés dans le procès des violences du match de football de février 2012, qui doivent être jugés ce samedi. Les autorités ont annoncé que six personnes avaient été tuées dimanche, trois civils et trois policiers touchés par balles au cou et à la tête. Depuis dimanche, les heurts ont fait environ 420 blessés, dont une soixantaine atteints par des chevrotines ou des balles, selon le directeur du service d'ambulances de Port-Saïd.