Dans une conférence de presse tenue à Alger, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a indiqué que ce fut une opportunité, pour elle, de passer en revue l'évolution des relations entre l'Algérie et l'institution qu'elle préside, ainsi que l'état de la situation économique internationale. Mme Lagarde s'est félicitée du partenariat entre les deux parties, rappelant que notre pays a consenti un prêt en faveur du FMI, ce prêt devant permettre à des pays en difficulté économique d'en bénéficier. Elle a souligné que l'Algérie, par la bonne tenue de ses indicateurs macro-financiers et ses confortables réserves de change, est devenue un partenaire crédible. Sa visite, a encore ajouté la première responsable du FMI, va permettra également d'évoquer la situation de l'économie algérienne, ses perspectives de croissance. Dans un contexte économique international morose, l'Algérie a quand même réalisé de bonnes performances, avec des indicateurs qui lui autorisent de tirer sa croissance vers le haut. «Ses atouts et potentialités sont appréciables, et le pays peut encore mieux faire.» Toutefois, Mme Lagarde a estimé que l'Algérie doit encore fournir des efforts pour réduire son taux d'inflation et de chômage qui est actuellement de l'ordre de 10%, même si ce taux a connu une baisse drastique au cours de la dernière décennie. Elle a estimé que les actions qui sont menées au niveau de la combinaison des mesures macroéconomiques et la politique monétaire en cours en Algérie vont devoir faire baisser l'inflation. Mme Lagarde a jugé, par ailleurs, que pour reduire sa dépendance à l'égard des hydrocarbures, l'Algérie se doit d'œuvrer à diversifier son économie en encourageant des secteurs de la production d'énergie non fossile, l'agroalimentaire, la pétrochimie et l'industrie pharmaceutique. Elle a mis également l'accent sur la nécessité pour notre pays d'assainir son climat des affaires en prenant des mesures incitatives pour les investisseurs étrangers, d'agir dans le sens de la formation des jeunes quand on observe que 50% de la population a moins de 25 ans. Mme Lagarde a souligné qu'elle n'est pas venue en Algérie pour solliciter un second prêt. Concernant le crédit à la consommation, la DG s'est montrée très réticente à son usage, jugeant que cette forme d'aide risque d'endetter, voire surendetté les ménages. Ella a également fait preuve d'une certaine réserve à l'égard de la règle économique du 49-51, indiquant que peu de pays l'adoptent encore. La directrice du FMI a été reçue par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Les entretiens ont été axés sur la qualité et la densité des rapports entre l'Algérie et le FMI, ainsi que la possibilité d'examiner de nouvelles pistes pouvant contribuer à l'amélioration de la gouvernance économique et financière, et une plus grande rationalisation de l'action des services publics, a précisé la même source. L'audience s'est déroulée en présence du ministre des Finances, Karim Djoudi, et du gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci.