La création de blocs continentaux planifiés, et décriés par plusieurs observateurs qu'on a qualifiés de conspirationnistes, est en route avec la date butoir de 2015 en ligne de mire. Ainsi, avec le soulèvement tunisien qui a renversé le «rempart contre l'islamisme» Ben Ali, et qui semble se propager au Maghreb, voire à l'ensemble de l'arc arabo/musulman méditerranéen, certains éléments peuvent laisser craindre une opération téléguidée depuis les ambassades US avec une bonne dose de spéculation sur les denrées de base. Pour cela, les médias du système se chargent d'aboyer les ordres au public avec un pilonnage intensif dont ils ont le secret, n'oubliant pas l'indispensable étiquette marketing : «révolution de Jasmin». A vrai dire, il ne manquait plus que les indigna-tions rituelles de Bernard Henri Lévy. Si l'on se fixe sur le Maghreb, n'oublions pas également que la ligne de front est aussi en Afrique noire, tandis que de la Côte d'Ivoire au Soudan, les forces «démocratiques» œuvrent inlassablement à des partitions ou OPA hostiles américano/mondialistes. Dans une Afrique où la Chine progresse à vitesse grand V, la doctrine Obama tente de contenir l'influence chinoise par tous les moyens. Et cela passe sans doute par le limogeage de bons et loyaux pions au service de l'Empire, remerciés avec le cynisme habituel. Après l'approche «militaire» des néos-cons, l'heure est au soft power, au psy ops, et peut-être à une «obamamisation» des nouveaux pions qui seront amenés à gérer les territoires «démocratisés». Cette affaire aura également eu le mérite de faire tomber un peu plus le masque sur le vrai rôle de Wikileaks, qui est le vrai initiateur de la révolte tunisienne. En tout cas, les mondialistes changent de pions, abattent de nouvelles cartes. Au final, les blocs continentaux unifiés s'ébauchent tels que définis par le Club de Rome et réaffirmés dans le livre de Huntington. Le «Wikiputsch tunisien». C''était l'expression employée par Webster Tarpley, qui ajoute : «La CIA veut un tsunami de coups d'Etat en Méditerranée». Pour cela, la Tunisie aurait été choisie comme point de départ à l'expérience. Considérée comme un pays de moindre importance sur le plan stratégique, sans doute le «maillon faible» idéal pour tester la nouvelle génération de révolution colorée destinée à faire tache d'huile chez les voisins. Si les médias ont pointé le rôle important de Facebook et Twitter dans la révolte, l'impact des révélations de Wikileaks est plus significatif encore. Selon le quotidien mondialiste Le Figaro: « En revanche, s'il y a eu un indéniable coup de boutoir de la part des Américains, il est venu des révélations du site WikiLeaks décrivant la corruption du régime en place. «Ces propos ont fait forte impression en Tunisie», relève un haut diplomate français, pour lequel «Julian Assange (le cofondateur du site Internet) a eu plus d'influence que Hillary Clinton». (A suivre)