Le Dr Salima Magmoune, cadre au ministère de la Santé, a plaidé, hier à Tizi Ouzou, pour le développement des prélèvements d'organes (rein, ndlr) sur des cadavres à même de pallier le manque de donneurs potentiels, pour une meilleure prise en charge des malades présentant une insuffisance rénale, notamment ceux nécessitant une greffe. «Une politique accrue est en train de se mettre en place pour justement pallier à ce déficit (manque de donneurs)», a-t-elle dit. Elle s'exprimait lors de la 6e Journée mondiale du rein, célébrée par le CHU de Tizi Ouzou sous le thème «Information et sensibilisation sur l'insuffisance rénale chronique», dont la prise en charge constitue une préoccupation pour l'Etat qui a, a-t-elle rappelé, mis le paquet en consacrant près de 10 millions de dollars. «L'Algérie est, aujourd'hui, totalement autonome par rapport à ces greffes, organe, tissu et cellules, notamment la cornée, le rein et la moelle osseuse, avec des résultats très satisfaisants», a-t-elle indiqué. «Des efforts restent, toutefois, à faire pour la transplantation du foie», a-t-elle déclaré non sans rappeler la disponibilité de l'Etat s'agissant des moyens à mettre en place. Sur 90% des malades atteints d'une insuffisance rénale aiguë et/ou chronique, à l'échelle nationale, nécessitant une greffe, seuls 10% d'entre eux ont été greffé, selon elle, faute, a-t-elle expliqué, de donneurs potentiels. «Il n y a pas de donneurs. Les gens refusent de donner leur rein parce qu'ils ont toujours cette appréhension de donner un rein ou, alors, il n'y a pas de donneurs potentiels dans la famille notamment en raison de problèmes d'immunité», a-t-elle dit. D'où la nécessité de développer les prélèvements sur des morts cliniques, citant les six patients greffés en 2002 à Constantine à partir de prélèvements d'organes (reins, ndlr) sur trois cadavres ou les deux malades transplantés récemment à Blida, toujours avec des prélèvements sur cadavre. «Sur les patients transplantés à Constantine, deux ont perdu la vie», a-t-elle dit. Pour sa part, le Dr L. Badaoui, néphrologue au CHU de Tizi Ouzou, a souligné le manque pour ne pas dire l'inexistence du matériel adapté pour la prise en charge des enfants présentant des pathologies rénales. «Les enfants atteints d'une insuffisance rénale sont traités avec du matériel pour adulte», a-t-elle déploré. «Sur les 85 enfants atteints d'une insuffisance rénale et suivis depuis 2005 au service de néphrologie du CHU de Tizi Ouzou, 14 ont rendu l'âme», selon ce médecin spécialiste pour qui «certains cas d'insuffisance rénale peuvent être pris en charge, notamment à travers un dépistage et une prise en charge précoce des malformations néonatales urologiques par des interventions chirurgicales. Le Dr Badaoui a également mis en avant les problèmes psychologiques, la croissance psychomotrice, la scolarisation, les éventuelles malformations associées et la diététique dans la prise en charge de l'enfant présentant une pathologie rénale. Mustapha Boukheloua réélu a la tête de la Fnir Le Dr Mustapha Boukheloua vient d'être réélu à la présidence de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (Fnir) pour un nouveau mandat, à l'issue d'une assemblée générale élective qui s'est tenue hier à Azur Plage (Alger). Outre l'élection du président, les membres de l'assemblée générale ont adopté les bilans moral et financier. Parmi les recommandations de la Fnir, la greffe rénale à partir du donneur cadavérique figure en bonne place.