Le ministère de la santé ''est en train de mettre en place une politique'' pour encourager le prélèvement d'organes sur cadavres, afin de pallier au déficit des donneurs vivants, a déclaré, lundi à l'APS, Salima Magmoune, représentante du ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, présente à Tizi Ouzou dans le cadre de la célébration de la 6ème journée mondiale du rein. En marge de cette rencontre, organisée par le CHU ''Mohamed Nedir '' de Tizi Ouzou, Mme Magmoune a précisé que si la demande de transplantation rénale n'est satisfaite qu'à hauteur de 10 %, à l'échelle nationale, cela est lié à ''un problème de manque de donneurs vivants.'' ''Le nombre des transplantés est tributaire des donneurs potentiels dans la famille du malade ou des donneurs tout court, car les gens ont toujours des appréhensions lorsqu'il s'agit de donner un rein'', a-t-elle expliqué. La première expérience de transplantation rénale, à partir d'un cadavre, a eu lieu en 2002 au niveau du CHU de Constantine où 6 malades ont reçu des reins prélevés sur trois cadavres. Pour sa part, le Pr Si Ahmed du CHU de Blida a informé qu'au niveau de cet établissement hospitalier, quatre patients, à savoir trois hommes et une femme, ont été greffés suite à des prélèvements de reins sur des donneurs en état de mort cérébrale. Deux greffes ont été effectuées en 2010 et les deux autres en 2012 a-t-il précisé. Evaluant le programme de greffe d'organes relancé en 2005, la représentante du ministère de la santé a rappelé que l'Etat a mis tous les moyens nécessaires pour garantir la meilleure prise en charge des malades en Algérie, et pour l'acquisition du savoir-faire par le biais de formations et de partenariat avec des pays étrangers. "Actuellement, nos services sont totalement autonomes, en matière de greffe, qu'il s'agisse de tissus, de moelle osseuse et d'organes (reins et cornée)", a précisé Mme Magmoune qui a souligné que les résultats des greffes effectuées à ce jour, à travers le territoire national, ''sont très satisfaisants''. Selon le Pr Seba, qui a présenté une communication sur ''l'état actuel de l'insuffisance rénale chronique'', 1500 insuffisants rénaux qui ont été greffés depuis 2005, au niveau national, vivent actuellement avec un rein fonctionnel et sont ainsi libérés des séances de dialyse. Le Pr Ziri, DG du CHU de Tizi Ouzou, a indiqué lors de cette rencontre sur la greffe rénale, que l'établissement qu'il dirige, a effectué entre 2006 et 2012, un total de 77 transplantations rénales. Deux autres transplantations rénales ont été effectuées depuis le début de l'année en cours.