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Hymne à l'eau
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 03 - 2013

Enjeu stratégique dans les batailles futures, l'eau est l'une des précieuses ressources dont regorge la wilaya de Mila. Nantie de son barrage Beni Haroun, d'où l'appellation de capitale de l'eau, Mila s'apprête à célébrer son second hymne à l'eau, une nouvelle tradition créée par Abderrahmane Kadid, wali de Mila, en 2012.
C'est dans ce contexte qu'une seconde réunion de préparation de ce grand événement a eu lieu dimanche dernier sous la houlette de M. Aït Mohand Rachid, chef de cabinet de la wilaya. Selon le représentant du wali, cette deuxième édition devrait être une fête qui permettra aux visiteurs de joindre l'utile à l'agréable dans la mesure où ils pourront passer une journée de détente en assistant aux différentes manifestations sportives et culturelles. A cet effet, un riche programme a été conçu avec la participation de pas moins de 16 secteurs dont la contribution ne vise qu'un seul objectif : réussir le pari. Placée sous le slogan «L'année mondiale de la coopération dans le domaine hydrique», cette journée, qui sera célébrée le 23 mars prochain, coïncidera avec un autre événement, en l'occurrence, la Journée de l'arbre. A l'occasion de cette manifestation, qui débutera le 21 mars et s'étalera jusqu'au 23, pas moins de 1.000 arbres seront plantés aux abords du barrage. Pour ce qui est de la Journée de l'eau, cet événement sera marqué, sur le plan sportif, par une compétition d'aviron regroupant une soixantaine d'athlètes, y compris ceux de l'équipe nationale. A ceux-là s'ajouteront de simples promeneurs qui seront conviés à voguer sur les eaux du barrage dans des barques préparées à cet effet. Randonnée pour randonnée, un concours a été organisé à l'intérieur du barrage jusqu'aux hauteurs de Chigara, dans un espace sécurisé, comme l'a affirmé M. Manâa, directeur de l'ANB Beni Haroun. Sur le plan compétitif, notons aussi la pêche au filet et à la canne, le prix du meilleur plat piscicole et le prix du plus gros poisson. Cela dit, la culture sera également du rendez-vous avec l'organisation du meilleur dessin du barrage, un concours organisé sous l'égide de la Direction de l'éducation avec la participation d'écoliers et qui sera sanctionné par une remise des prix aux trois meilleurs lauréats. Outre cette exposition artistique scolaire, les secteurs de l'artisanat et de la pêche seront également du rendez-vous avec près d'une trentaine de stands où l'eau sera représentée dans tous ses états. Côté communication, quelques conférences ont été programmées afin de permettre aux citoyens présents de saisir les enjeux de cette ressource et d'être sensibilisés sur sa protection en évitant de la polluer. Dans ce climat festif, l'aspect folklorique n'a pas été négligé dans la mesure où cette journée sera animée par plusieurs troupes dont les rahhaba, les baroudeurs... Question de protection des visiteurs, notamment les enfants, contre d'éventuelles chutes dans les eaux du barrage, un grand dispositif a été mis en place avec la mobilisation des agents de sécurité du barrage, ceux de la Protection civile, des forêts, de l'ADE, de l'ONA... A cette occasion, il convient de souligner que près d'une soixantaine de familles issues des wilayas alimentées par le barrage Beni Haroun (Mila, Constantine, Jijel, Oum El Bouaghi, Batna et Khenchela) ont été conviées à cette fête. Autrement dit, cette manifestation n'est plus le propre de la wilaya de Mila, mais de tous les citoyens ayant un lien avec ce grand complexe hydrique. Enfin, pour rappel, le barrage Beni Haroun est considéré comme l'un des plus grands projets réalisés à ce jour sur le plan national. Cet énorme édifice, situé au cœur d'un grand complexe hydraulique, est conçu en BCR (béton compact roulé) selon une nouvelle technique de réalisation des barrages créée en 1980. Sur le plan technique, il atteint 120 m de hauteur à partir de la fondation, une longueur de 710 m en crête, avec une capacité de retenue normale de 960 millions de mètres cubes par an. Son bassin versant est estimé à 7.725 km2. Ce site stratégique, dont le coût avoisine les 3 milliards de dollars, est un atout maître pour le Constantinois et les Aurès dans la mesure où les infrastructures complémentaires programmées, dans une perspective trentenaire, prolongeront ses tentacules vers les wilayas de Mila, Constantine, Jijel, Oum El Bouaghi, Batna et Khenchela, appelant ainsi d'autres projets. Dans ce contexte, nous citerons la station de pompage de Beni Haroun qui constitue le premier maillon du transfert de Beni Haroun vers les autres régions. Cette station, l'une des plus grandes au monde, d'une puissance de 180 mégawatts, refoule un débit de 23 m3/s, soit plus de 1,5 million de m3/jour, sur une hauteur de 700 m. En second lieu, il y a le barrage de Bled Youcef (Oued El Athmania), dont la conduite sur une longueur de l2 km reliant la station de pompage et le barrage à partir de la station d'Aïn Tine, ainsi qu'un tunnel de 6 km de long traversant Djebel Lakhal (Aïn Tine). D'après les responsables de l'ANB, ces infrastructures permettront l'approvisionnement en eau potable d'environ 4,62 millions d'habitants et l'irrigation de 30.000 ha, allant ainsi, jusqu'aux plaines de Téleghma, Chemorra et Tafoula (Batna).

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