Parmi les principales mesures retenues par le Premier ministre pour répondre à des revendications qualifiées de légitimes par les autorités publiques, à la suite des soulèvements des chômeurs dans les wilayas du Sud, à l'exception des manifestations qui se sont déroulées à Hassi Bahbah dans la wilaya de Djelfa et à Arzew, le gouvernement a donné des instructions aux autorités locales, sous peine de sanctions, de donner la priorité au recrutement de la main-d'œuvre locale, de lever les contraintes sur la création de PME, d'accorder des crédits sans intérêt aux jeunes promoteurs pour la création d'entreprises. Il a été également question de surveiller «de près» les emplois pris dans le cadre de la sous-traitance pour éviter «les disparités dans les salaires». Ainsi, en termes de recrutement, l'instruction du Premier ministre oblige désormais les entreprises activant dans les wilayas du Sud à accorder la priorité à la main-d'œuvre locale. «Le recours au recrutement d'une main-d'œuvre hors wilaya n'est autorisé que dans la proportion des postes à pourvoir n'ayant pas de profil correspondant localement». Toutefois, en cas d'indisponibilité des profils demandés sur le marché du travail local, une dérogation «exceptionnelle» peut être accordée par le wali pour le recours à une main-d'œuvre hors wilaya. Sur le volet formation, Sellal a exhorté les entreprises recrutant des agents insuffisamment qualifiés à leur assurer une formation directement ou par l'intermédiaire des centres de formation professionnelle par une formation à la carte. D'autre part, il est question de répertorier les métiers déficitaires au niveau local et d'engager des mesures visant à adapter les qualifications soit par le biais de la formation résidentielle soit par la formation par apprentissage en entreprise, pour répondre aux besoins des entreprises. Dans cet esprit, soulignant «l'importance d'envisager l'ouverture d'un institut spécialisé ou d'une antenne rattachée aux instituts de formation dans les métiers de l'hôtellerie et de la restauration existants», il fera part de la création, avant fin avril, dans le Sud du pays d'un centre professionnel relevant du secteur de l'énergie. Lever les contraintes pour les PME En outre, Sellal a décidé que les jeunes promoteurs et les chômeurs, établis dans les wilayas du Sud, bénéficieront désormais de crédits bancaires sans intérêt pour créer leurs micro-entreprises dans le cadre des dispositifs de soutien à la création de micro-activités gérées par l'Ansej et la Cnac. En outre, il a ordonné la levée de «toutes les contraintes freinant l'essor de la micro-entreprise», et instruit le ministre de l'Energie et des Mines de se charger de toutes les entreprises sous sa tutelle à l'effet de «privilégier la sous-traitance d'activité avec les micro-entreprises créées dans le cadre des dispositifs Ansej et Cnac». Au niveau local, il sera réservé un quota de 20% de la commande publique aux micro-entreprises créées dans ce cadre. Inégalité des salaires : la sous-traitance, désormais sous surveillance Par ailleurs, concernant la sous-traitance en matière d'emploi au Sud, elle sera désormais, régulée pour éviter «toute forme de disparité salariale», avertira le Premier ministre. Les entreprises faisant appel à des prestataires de services pour la réalisation des travaux de toute nature, sont tenues d'inclure dans les contrats une clause portant sur l'application d'une grille des rémunérations qui ne saurait être inférieure à 80% de leur grille en vigueur pour des postes similaires. Toutefois, en cas d'inexistence de postes similaires au sein de l'entreprise recruteuse, il est fait référence en matière de rémunération aux salaires versés dans la branche au niveau local, précisera Sellal. Une décision qui vient mettre un terme, dans les wilayas du Sud, à la pratique en matière salariale qui a révélé des défaillances, voire des injustices qui ont fait que les travailleurs locaux ne bénéficient que d'un tiers de la prestation de service. Le système de rémunération appliqué par les sociétés de prestation de services était discriminatoire et souvent inférieur à celui pratiqué par les entreprises contractantes pour les mêmes postes de travail, en somme, en attendant d'autres programmes d'intégration économique.