Les affaires de détournement de biens publics se suivent mais ne ressemblent pas à Tiaret, où les scandales liés aux malversations et aux forfaitures éclatent épisodiquement. Notre enquête d'aujourd'hui nous mène dans les couloirs de la mort des infrastructures hospitalières, au bonheur des médecins conventionnés dont les premiers éléments de l'enquête ont été transmis au ministre Ziari. Cette fois – ci, ce sont les patients opérés à l'hôpital de Rahouia, déplumés par les médecins conventionnés. En effet, le coût de l'intervention se situe entre 50.000 à 100.000 DA et se paye en cash, a-t-on appris de sources sûres. Ce qui se passe dans les hôpitaux de Tiaret dépassent les limites (arnaques, escroqueries...) et chacun trouve son compte et s'enrichit sur le dos des pauvres. Les Echos de Tiaret a largement réservé ses colonnes aux déboires des patients qui souffrent le martyre dans quasiment tous les services. Une commission de la direction de la santé et de la population a été dépêchée sur les lieux pour faire toute la lumière sur ce scandale, en vain. Les membres menacés par le directeur de l'hôpital et ses complices dont les deux médecins indélicats, dont le plus grave le registre protocole opératoire et les archives ont été disparus nous confirment les mêmes informations. Le comble est que les agents chargés de la sécurité ont reçu des instructions fermes de claquer la porte devant les enquêteurs et l'interdiction de l'accès aux enquêteurs à leur tête l'inspecteur chargé du dossier. On devine aisément le choc de ce scandale sur l'opinion publique locale. Les hôpitaux de Tiaret sont actuellement entre les mains d'arnaqueurs sont bénéficiaires et aucun responsable n'a réussi à mettre de l'ordre, déplorent les patients; entassés comme du bétail dans des salles ne répondant pas aux normes internationales malgré les milliards de centimes dégagés pour une prise en charge totale de chaque malade. A Tiaret tout se transforme et les blocs opératoires des hôpitaux sont gérés aujourd'hui par les médecins conventionnés à Tiaret, Mahdia, Frenda et Sougueur. Nos sources d'information confirment la disparition des archives depuis l'inauguration de l'hôpital de Rahouia par le président de la République. Le médecin conventionné à la tête du conseil de l'ordre fait cavalier seul en complicité avec le directeur de l'infrastructure. A Mahdia, le secteur a connu le même sort et le patient ne croyait pas ses yeux. A l'intérieur de l'hôpital, il semblerait et c'est là ou résiderait la maffia qui n'a pas cessé de faire la une des quotidiens nationaux : détournements, mauvaise gestion, avortements, utilisation du bloc opératoire a des fins personnelles... Sur les lieux, la salle réservée pour le scanner est cadenassée et l'équipement emballé dans un coin, dit-on, au bonheur de la ferraille ou prêt a être acheminé vers un cabinet privé. Les patients sont obligés de se déplacer dans d'autres wilaya et payer des sommes colossales (de 10.000 à 25.000 DA). Notre source ajoute aussi les patients opérés à l'hôpital ont versé des sommes suite aux négociations avec les médecins conventionnés, les anesthésistes et les représentants des travailleurs avec la complicité de rabatteurs, pour ne pas dire les suceurs de sang. Une blouse blanche a été sanctionnée après avoir dénoncé au directeur de la santé que l'autoclave est en panne et les interventions se font à la traditionnelle par le chirurgien. Quant au personnel qui gère les services, c'est une vraie masrahia en sept actes : un taleb chargé des ressources humaines, un auxiliaire anesthésiste muté à la tête du parc roulant, un sans-niveau désigné comme surveillant et élu dernièrement comme membre syndicaliste. Quant aux moyens généraux, ils sont gérés par un laborantin suite à l'absence des moyens et des équipements. Le bloc opératoire est, quant à lui, réservé aux patients de Rahouia et de Tiaret sur instructions des médecins conventionnés. Pour les malades de la région, ils sont obligés de rejoindre les hôpitaux hors wilaya sur instruction du collectif. Une commission, qui a passé des journées entières dans cet établissement pour vérifier le fonctionnement, les équipements, les locaux, la prise en charge des malades, les personnels affectés aux différents services, a relevé des anomalies et des carences graves en matière de conformité, mais aucune suite n'a été donnée par le directeur de la santé et la population. Ainsi, selon nos informations et le constat sur les lieux, il a été découvert des équipements obsolètes qui ne fonctionnent pas faussant ainsi les résultats des opérations et les locaux ont été jugés non conformes puisque ne remplissant pas les conditions exigées pour le traitement et le suivi des patients. Sur ce vaste sol du Sersou, il est conseillé à chacun de ne pas tomber malade puisqu'il n'y a que deux chemins : le premier mène aux couloirs de la mort et le second à la morgue. Notre première virée nous a conduits aux UMC de Mahdia qui accueillent quotidiennement une cinquantaine de patients venus des autres coins de la région et des wilayas avoisinantes sur ordre des médecins conventionnés après des négociations au niveau du cabinet. L'infrastructure hospitalière enregistre annuellement près de 15.000 à 20.000 évacuations aux urgences médicochirurgicales et pourtant l'homme au bistouri a réussi quotidiennement de marquer son empreinte sur trois blocs opératoires. Cette pratique a poussé les chirurgiens de refuser l'offre de l'Etat à l'exemple de ce médecin et sa femme (économat) qui ont quitté le sol de Tiaret vers l'autre rive. Aujourd'hui, les urgentistes se plaignent des conditions difficiles dans lesquelles ils exercent, les blouses blanches sont à la croisée des chemins, les médicaments périmés, les vaccins inexistants et les déchets hospitaliers sont jetés dans la nature. Dans quelques jours, le directeur de la santé et de la population va boucler trois ans à la tête du secteur et on a le regret de constater qu'il n'a absolument rien fait, rien. Au lieu de résoudre les problèmes, il fait des déclarations à la presse à l'effet d'assurer les citoyens de la prise en charge totale des patients. mais quelques blouses affirment le contraire. Depuis son installation à la tête du secteur, rien ne va plus et une collection de scandales ont secoué les infrastructures à l'image de l'EPSP qui a connu ces derniers jours la condamnation du directeur et six cadres pour une panoplie de griefs mais, à ce jour, les décisions de suspension ont disparu. A Sougueur, nous avons appris de sources judiciaires que l'annexe des dialyses a été complètent vidée par son gardien de nuit et un peintre, ce qui a poussé les corps fragiles a faire de la gymnastique d'une ville à l'autre. La liste est longue et parmi les scandales une source proche avance que la disparition d'un lot d'équipements destinés aux hémodialyses du centre régional inauguré le 5 juillet dernier. Monsieur le ministre sait ce qui se passe dans son secteur qui a connu le passage de six directeurs intérimaires depuis 2004 à ce jour et chacun a préféré laisser son empreinte sur le sol de la région (achats fictifs, travaux douteux, équipements non opérationnels...). Pour rappel, plusieurs scandales ont secoué le secteur de la santé ces dernières années où pas moins d'une centaine de personnes ont défilé devant la justice. Certains patients affirment attendre de passer des examens radiologiques depuis plusieurs mois, mais ils sont à chaque fois renvoyés à une date ultérieure, sous prétexte que les opérateurs spécialistes des scanners et autres moyens de radiologie sont absents ou que le matériel est en panne.