S'il y a un premier hommage à rendre en cette Journée mondiale de l'eau dans la wilaya de Mila, c'est d'abord aux citoyens qu'il convient de l'adresser. Près de 10 000 habitants de la wilaya de Mila ont afflué vers le barrage de Beni Haroun pour participer à la seconde édition du Festival de l'eau. Un événement coïncidant avec la journée mondiale célébrant cette précieuse ressource, source de vie et élément essentiel dans tout développement. Ainsi, une véritable marée humaine a communié avec les paysages pittoresques de la région de Beni Haroun. Un site où se mêle la fraîcheur des eaux à celle des montagnes alentour. Cette fiesta a également drainé beaucoup de jeunes à partir de Grarem, et ce ne sont pas les kilomètres parcourus à pied qui sont venus à bout de leur volonté. Une file ininterrompue longeait les abords de la RN-27 au même titre que cette circulation qui avançait patiemment. Le plaisir valant le déplacement, cette immense foule n'a pas été frustrée en matière d'activités, que ce soit sur le plan sportif ou culturel. C'était là l'un des objectifs des responsables qui, après avoir tiré les enseignements du premier festival, avaient minutieusement préparé cette seconde édition pour offrir de meilleures conditions aux citoyens présents. Pari réussi, dans la mesure où des bus ont été mis à la disposition des citoyens des 32 communes de la wilaya. Sur place, des camions restaurants, des fontaines publiques, des sanitaires, etc., tous les ingrédients pour passer une agréable journée. A ce propos les citoyens que nous avons côtoyés étaient unani-mes : il s'agit bel et bien d'une fête citoyenne. Femmes, enfants, jeunes, vieux, étaient présents à ce rendez-vous au milieu des chants folkloriques auxquels se mêlent de temps à autre les tonitruants coups de baroud des cavaliers de Téleghma. Sportifs, à vos marques ! Cette journée qui a coïncidé avec la journée de l'arbre a permis par la même occasion la plantation d'un millier d'arbres aux abords du barrage. Une opération qui a débuté le 21 mars, alors que l'après-midi du 22 mars a été consacré au concours de pêche récréative. A cette compétition, pas moins de 72 pêcheurs ont pris part. Pour rappel, le barrage Beni Haroun comprend 7 espèces de poissons. Aux carpes chinoises, à grande bouche, argentées et royales, se joignent la brème, le carassin et le barbeau. Ainsi, les trois premiers prix de la pêche à la ligne ont été décernés à Boukamara Boukhmis, Aliouche Ahmed et Hafirassou Brahim. Pour la seconde activité programmée le 22 mars, sur les 300 participants au concours de randonnée pédestre, les trois premiers prix ont été décernés respectivement à Hamoud Akram, Manaâa Imane et Meghzili Faouzi. Pour ce qui est de la journée du samedi, premier événement saillant et qui tend à devenir une tradition, c'est la course d'aviron. Dans ce contexte, nous avons interviewé Madjid Bouaoun et Yassine Afri, respectivement premier et second vice-présidents de la Fédération algérienne des sociétés aviron et kayak. Pour nos deux interlocuteurs, cette discipline, longtemps centrée sur les wilayas côtières, doit être encouragée dans les wilayas de l'intérieur. Après Tizi Ouzou et Bouira, le tour est venu pour la wilaya de Mila, qui dispose d'un plan d'eau assez important, de s'imprégner de cette nouvelle discipline, d'autant plus que le projet d'une base nautique, aux abords de Beni Haroun, est en voie de réalisation. L'appel d'offres devrait se faire incessamment, selon les responsables concernés. Dans ce contexte, l'objectif à réaliser demeure avant tout la création d'une école d'aviron, avec, déjà, la naissance d'un premier club au niveau de la commune de Zeghaïa. A cette occasion, le club Hilal Sahli de Annaba qui a répondu favorablement à l'invitation des organisateurs, a offert un canoë au jeune club de Zeghaïa. Enfin, en guise d'encouragement, ce jeune club sera notamment récompensé par une première participation à la prochaine régate nationale qui aura lieu le 4 mai prochain à Beni Haroun, en commémoration des événements du 8 mai 1945. « A l'avenir, nous envisageons l'organisation de compétitions internationales au niveau de Beni Haroun », nous déclare Madjid Bouaoun. L'objectif est d'encourager les jeunes amateurs de sports nautiques et de les former afin de constituer les futures élites. Côté compétition, pas moins de 60 athlètes ont participé aux 8 courses programmées sur des distances allant de 500 à 1 000 mètres. Parmi ce lot, notons la participation de quatre clubs de Annaba, ainsi que celle du détenteur du double titre de champion arabe et d'Afrique, le jeune Baghada Nasreddine. L'eau, moyen de coopération internationale C'est ce qui ressort de la communication animée par Safi Rabah, directeur de l'hydraulique. Ce dernier, qui a déjà participé à un voyage de coopération, en juillet dernier, à Serre Ponçon, a passé en revue l'importance de cette ressource et ses enjeux dans la préservation de la paix ou du déclenchement des guerres. Une arme à double tranchant, dans la mesure où nombre d'observateurs pensent que l'eau pourrait faire l'objet des prochaines batailles de par le monde. Pour le directeur de l'hydraulique, la coopération dans le domaine de l'eau est non seulement le propre des rapports internes - au niveau local ou national -, mais aussi, un moyen de coopération internationale compte tenu du fait qu'elle peut favoriser le développement des nations, contribuer à la lutte contre la pauvreté, etc. A ce titre, le communicant souligne également que pas moins de 783 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à cette précieuse ressource alors que 2,5 milliards d'autres sont privées d'instruments sanitaires. Cela dit, en matière de coopération internationale, les premiers jalons ont été jetés entre la wilaya de Mila et la localité de Serre Ponce, située à 200 km de Marseille. Les deux délégations ont effectué des visites réciproques. Ce qui, au premier abord, a déjà contribué à la naissance d'un ensemble de projets dont la création d'un port de pêche ainsi que celle de trois plages artificielles à Sibari et Ferdoua (région de Beni Haroun) et aux abords du barrage Grouz relevant de la localité de Oued Athménia, des propositions qui ont reçu l'aval des ministères de tutelle, en attendant leur réalisation. Le couronnement Avant le couronnement des meilleurs participants, pas moins d'une trentaine de stands ont été notamment visités par la délégation. Des produits liés, de près ou de loin, au domaine hydrique et aux produits artisanaux ; de quoi occuper les visiteurs avant de poursuivre leur promenade sur les hauteurs du barrage et assister enfin à la remise des prix aux lauréats des différents concours. Ainsi, ont été respectivement récompensés les vainqueurs de la course aviron, les jeunes collégiens qui ont réalisés les meilleurs dessins avec comme thème « l'eau », les meilleurs pêcheurs, les réalisateurs des meilleurs plats de poisson (du barrage), les randonneurs, les représentants d'une société espagnole chargée des travaux de confortement au niveau du barrage, les travailleurs de l'ANB, ainsi que certains retraités du secteur de l'hydraulique. Enfin, n'oublions pas de signaler la bonne organisation où le dispositif sécuritaire était assuré par la présence de 220 agents de la Protection civile, avec la collaboration des services des Forêts, des agents de sécurité du barrage, et ce, afin d'éviter toutes mauvaises surprises : telles que les chutes d'enfants ou les noyades.