Ce sera mardi prochain, plus précisément le 2 avril, que l'affaire «Khalifa Bank» sera réexaminée en appel par la cour de justice de Blida. Pour cette seconde édition du procès, les responsables, de la cour de justice de la wilaya de Blida, ont tout prévu tant sur le plan humain que matériel, afin que toutes les conditions soient réunies. Qui est Rafik Khalifa ? De son vrai nom Abdelmoumène Rafik Khalifa, pharmacien de formation, il est né en 1966. Il est le fils de Laroussi Khalifa, ancient ministre de l'Economie du gouvernement Ahmed Ben Bella. Après la création d'un petit empire économique à la fin des années 1990, il apparaît comme le symbole de la réussite individuelle en Algérie, mais par la suite, c'est le revers de la médaille. Mais qu'est-ce qui l'a fait chuter ? Suite à une enquête diligentée par la Banque d'Algérie le 27 novembre 2002, les transferts vers l'étranger de Khalifa Bank sont bloqués. Le groupe sombre alors rapidement et surtout après que trois des proches collaborateurs de «Khalifa number one» ont été arrêtés sur le tarmac de l'aéroport d'Alger avec 200 000 euros en liquide. Une enquête ouverte à plusieurs niveaux, laissa apparaître que la Banque d'Algérie eut constaté, en 2003, un trou de 3,2 milliards de dinars, dans la caisse principale de la Banque El-Khalifa. Quels sont les résultats du tribunal en première instance ? Si lors de la session en première instance, le nombre d'accusés était de 104 noms, pour le prochain procès on a appris que les pourvois en cassation introduits par le ministère public ainsi que par certains accusés sont au nombre de 75, quant à la partie civile elle sera représentée par 50 membres, et pour les témoins, le parquet général a adressé quelque 300 convocations. Mais quels sont les chefs-d'accusation ? Il s'agit d'association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels. D'ailleurs, parmi les accusés, 10 sont toujours en fuite dont le principal mis en cause et ont été condamnés par contumace. Les autres accusés présents se sont vus infliger des peines allant de 18 mois avec sursis à 20 ans de réclusion criminelle. Parmi les accusés en fuite, outre Rafik Abdelmoumène Khalifa, les frères Karamane Abdelwahab ancien gouverneur de la Banque d'Algérie et Abdenour, ancien ministre et ex-directeur général de Sonelgaz, ainsi que la fille de l'un d'eux, Yasmine Keramane, responsable au niveau de Khalifa Airways. Y a-t-il des personnalités impliquées dans cette affaire ? Si l'on tient compte de la liste dont la présidente avait donné lecture lors de la première comparution, elle comporte plusieurs noms de ministres anciens et actuels, le SG de l'UGTA, d'anciens responsables d'agences de l'ex-Banque Khalifa et d'anciens directeurs de plusieurs OPGI, ainsi que des responsables d'entreprises nationales, dont les Caisses nationales de sécurité sociale, des retraités et de chômage. Si le premier procès a duré 74 jours entre janvier et mars 2007, le prochain demeure une surprise.