Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé hier à Istanbul, première étape d'une tournée marathon de dix jours, pour s'entretenir de la crise syrienne et de la situation au Proche-Orient avec les autorités turques, deux semaines après leur spectaculaire rapprochement avec Israël. Arrivé dans la nuit dans la mégapole turque, le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer dans la matinée son homologue turc Ahmet Davutoglu puis le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, avant de mettre le cap sur Tel Aviv puis Ramallah en Cisjordanie. Pour sa deuxième visite en Turquie en un mois, M. Kerry veut encourager Ankara à «appliquer rapidement l'accord passé avec Israël et normaliser leur relation afin de permettre une plus grande coopération entre les deux pays», a indiqué à la presse un haut responsable du département d'Etat américain. Il y a quinze jours, sous la pression du président Barack Obama, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a présenté les excuses officielles de son pays pour la mort de neuf ressortissants turcs par l'armée israélienne lors de l'assaut en 2010 d'un navire humanitaire qui souhaitait briser le blocus imposé à Gaza. Ce geste a spectaculairement réchauffé les relations entre les deux capitales, deux alliés clé des Etats-Unis dans la région, gelées de fait depuis cet incident. Des discussions sur le versement de dommages et intérêts aux familles des victimes turques doivent débuter la semaine prochaine.