L'Algérie «n'est et n'a jamais été partie» dans le conflit du Sahara Occidental, mais reste attachée au principe onusien du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, a affirmé, hier, à Alger, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa. «L'Algérie n'a aucune volonté de tirer profit du conflit entre le Front Polisario et le royaume du Maroc», a ajouté M. Ould Khelifa lors d'un colloque parlementaire international sur le thème «Le droit des peuples à l'autodétermination : vecteur de paix et de développement». Néanmoins, a-t-il dit, «il est inconcevable de demander à l'Algérie de se désengager du principe onusien qui est le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, un droit qu'elle a soutenu même dans les pays les plus reculés du monde (Timor Lest) sans jamais rien attendre en retour, de même qu'elle n'a jamais cessé d'être aux côtés du peuple palestinien opprimé». Il a souligné que la résolution proposée par les Etats-Unis d'Amérique au Conseil de sécurité de l'ONU a provoqué «une grande panique dans les milieux politiques et au niveau du gouvernement marocain». «Quels que soient les amendements et les pressions liés aux intérêts, notamment ceux exercés par deux pays connus pour leurs positions partisanes, cette dernière (la résolution américaine) constitue un sérieux et un prélude à l'adresse des autorités coloniales», a-t-il ajouté. M. Ould Khelifa a indiqué, par ailleurs, que le Parlement algérien «soutient» les amis du peuple sahraoui qui demandent que soit étendu le mandat de la Mission onusienne à la surveillance des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés et appelle «à accélérer l'organisation du référendum tant attendu de l'autodétermination». Le président de l'APN a affirmé qu'«il ne peut y avoir de paix dans une région privée de sécurité, une région qui se trouve dans un volcan prêt à jeter ses laves, ni de développement durable dans des régions en conflit, où les droits sont spoliés en raison de la politique du fait accompli». La participation de parlementaires et représentants de la société civile venus de 23 pays est une «preuve du soutien que la cause du peuple sahraoui qui milite pour la liberté et l'autodétermination «ne cesse de gagner à travers le monde entier», a-t-il soutenu. M. Ould Khelifa a également noté que la charte des Nations unies «a consacré dans l'article premier de sa déclaration le droit des peuples à l'autodétermination et à disposer d'eux-mêmes». «Ce principe intangible est gravé dans tous les pactes et toutes les déclarations onusiennes qui énoncent clairement et sans ambiguïté que le processus de libération des peuples est irrésistible et irréversible», a-t-il dit. Il a relevé ainsi que «la sujétion des peuples à une subjugation, à une domination et à une exploitation étrangère constitue un déni des droits fondamentaux de l'Homme et qu'elle est contraire à la Charte des Nations unies et compromet la cause de la paix et de la coopération mondiale». Le président de l'APN a expliqué que la reconnaissance du droit à l'autodétermination est «l'ultime étape» du processus de décolonisation qui a permis à l'Algérie de recouvrer sa liberté et sa souveraineté nationale au prix d'un lourd tribut. «Le peuple algérien était l'un des initiateurs du processus de la décolonisation partout dans le monde et il est de ce fait triste de constater que le Sahara occidental demeure la dernière colonie dans toute l'Afrique où nos frères sahraouis subissent les affres de la colonisation, de la torture et de l'exil», a-t-il regretté. Il a rappelé qu'au lendemain de l'acceptation par les deux parties au conflit du plan de règlement de l'ONU et des accords de Houston, «l'espoir était né de voir enfin le peuple sahraoui exercer son droit à l'autodétermination loin de toute contrainte administrative ou militaire exercée par l'autorité coloniale». «Mais l'espoir s'est peu à peu estompé, ces dernières années, en raison de l'échec de toutes les initiatives entreprises par l'instance onusienne et son envoyé spécial, Christopher Ross», a-t-il regretté. Il a affirmé que «s'il est admis que cette situation menace la paix et la sécurité dans la région et entrave le processus de l'édification du Grand Maghreb arabe, il est essentiel de réaffirmer les liens fraternels et solides tissés à travers l'histoire et la géographie avec nos frères du Maroc». Les Algériens ont même manifesté contre l'exil du roi Mohammed V, alors qu'ils luttaient pour la liberté et l'affranchissement, a-t-il conclu.