Le mouvement de «responsabilité sociétale d'entreprise» (RSE) qui s'est développé ces dernières années remet-il en cause les approches traditionnelles de l'entreprise ? Pourquoi et comment les entreprises intègrent-elles à leurs objectifs économiques des objectifs environnementaux et sociaux ? Dans le but de répondre à ces questions, le département des sciences économiques de la faculté des sciences économiques, commerciales et de sciences de gestion de l'université Bachir-Ibrahimi de Bordj Bou-Arréridj, a organisé, lundi dernier, une journée d'étude intitulée «la responsabilité sociétale des entreprises économiques». Cette rencontre, dont l'objectif est de sensibiliser et accompagner les entreprises pour qu'elles soient efficaces et performantes, a donné l'occasion aux spécialistes, aux apprenants comme aux opérateurs économiques présents de mieux connaître ce nouveau concept et d'exprimer leurs préoccupations. Selon le docteur Mohamed Seghir Djitili, président du conseil scientifique de la faculté des sciences économiques, commerciales et de sciences de gestion de l'université Bachir-Ibrahimi de Bordj Bou-Arréridj, la responsabilité sociale résulte de pressions de la société civile (ONG, associations, syndicats, consommateurs) pour une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux des activités des entreprises, qui est née, notamment, des problèmes d'environnement globaux rencontrés depuis les années 1970. Le terme «sociale» est traduit de l'anglais et doit être, en français, plutôt rapproché du terme «sociétale» lequel inclut notamment le volet environnemental, a précisé le professeur Choutri Amel. En effet, selon les conférenciers, le concept de RSE signifie essentiellement que les entreprises, de leur propre initiative, contribuent à améliorer la société et à protéger l'environnement, en liaison avec les parties prenantes. «La RSE tend à définir les responsabilités des entreprises vis-à-vis de ses parties prenantes, dans la philosophie : agir local, penser global», a expliqué M. Djitli. Pour lui, la RSE est devenue un enjeu d'élaboration de nouveaux modèles de développement et de promotion des droits fondamentaux, voire de certaines formes de démocratie, qui suscite un intérêt quasi universel, tant dans la sphère publique que dans celles des organisations d'entreprises et des sociétés civiles.