Les autorités égyptiennes ont annoncé samedi l'arrestation de trois membres d'une cellule liée à Al-Qaïda qui préparaient une attaque suicide contre une ambassade occidentale et d'autres cibles en Egypte. Les suspects ont été arrêtés en possession d'explosifs destinés à une attaque imminente, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, lors d'une conférence de presse au Caire sans préciser la nationalité des suspects ni l'ambassade visée. L'agence officielle Mena a précisé que les suspects étaient égyptiens. Le ministre a évoqué des ramifications au Pakistan, en Iran et en Algérie. La police «a porté un coup à une cellule terroriste qui planifiait des attentats suicide», a-t-il dit, en soulignant que les suspects étaient «sur le point» de lancer leur attaque contre une ambassade occidentale en ayant recours à un kamikaze ou en faisant détonner à distance une bombe. Il a donné les noms des trois hommes arrêtés, affirmant qu'ils avaient été interpellés en possession de 10 kg de produits chimiques explosifs et d'un ordinateur contenant des consignes sur la fabrication de bombes. Les membres de cette cellule ont été en lien avec un dirigeant d'Al-Qaïda dans l'ouest de l'Asie, identifié comme Kurdi Dawoud Al-Assadi, a affirmé M. Ibrahim. L'un des trois suspects était en contact avec des membres d'Al-Qaïda en Algérie et avait suivi un entraînement au Pakistan et en Iran. «Ils communiquaient par voie électronique avec Al-Qaïda au Pakistan» et étaient en contact avec un agent du réseau extrémiste dans un pays frontalier de la Turquie, a-t-il ajouté sans plus de précision. L'agence Mena a affirmé que le parquet avait ordonné la détention pour interrogatoire pendant une période de 15 jours renouvelable de deux des suspects originaires d'Alexandrie (nord). Le troisième a été placé en résidence surveillée. Leur avocat, Mamdouh Ismaïl, qui a assisté à leur interrogatoire samedi, a affirmé que le procureur n'avait «pas de preuve». Il a en outre contesté l'affirmation des autorités selon lesquelles les suspects avaient été arrêtés en possession d'explosifs. L'agence a fait état de rapports divergents de procureurs, l'un faisant état selon elle d'attaques planifiées contre «plusieurs ambassades étrangères» non identifiées. Deux des suspects se sont également rendus au Mali, où les troupes françaises sont intervenues contre des groupes islamistes, selon Mena. M. Ibrahim a ajouté que les trois suspects avaient reçu instruction de coordonner leurs actions avec deux autres militants présumés, arrêtés en octobre et dont le procès se déroule actuellement au Caire. L'Egypte a connu une résurgence des attaques islamistes depuis la chute du président Hosni Moubarak début 2011. Ces attaques ont essentiellement eu lieu dans la péninsule du Sinaï et étaient dirigées contre les forces de l'ordre égyptiennes ou contre Israël. En août 2012, des militants islamistes avaient attaqué un poste militaire dans le Sinaï, tuant 16 soldats, avant de pénétrer en Israël où ils avaient été tués par une frappe d'hélicoptère.