L'Union européenne a averti avoir atteint un «point de rupture» dans l'aide humanitaire en Syrie, avant une rencontre lundi entre le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron dans un nouvel effort pour faire cesser la guerre. En Turquie, neuf Turcs, liés selon Ankara à «une organisation terroriste en contact avec les renseignements syriens», ont été interpellés après le double attentat qui a fait samedi 46 morts à Reyhanli, près de la frontière syrienne. Mais le régime de Damas a démenti toute implication. Alors que les combats ne connaissent aucun répit entre soldats et rebelles, la Commission européenne a prévenu qu'à moins d'un règlement politique «très prochain», «la communauté humanitaire ne pourra simplement plus faire face à l'ampleur sans précédent des besoins». Affirmant avoir atteint «le point de rupture», elle a annoncé dimanche une aide «supplémentaire de 65 millions d'euros» pour venir en aide aux réfugiés et déplacés, qui représentent désormais plus du quart de la population syrienne. Selon l'ONU, le nombre de déplacés a atteint 4,2 millions de personnes, auxquels s'ajoutent plus de 1,4 million de Syriens ayant fui à l'étranger – notamment au Liban, en Jordanie et en Turquie. «Plus les atrocités et les combats continuent, pus les gens fuient. Rien n'indique (...) que cela va diminuer», a dit Kristalina Georgieva, commissaire européenne en charge de la coopération internationale et de l'aide humanitaire après une visite au camp de Zaatari, dans le nord jordanien, qui accueille plus de 160.000 réfugiés syriens. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s'attend à ce que le nombre des réfugiés en Jordanie atteigne 1,2 million fin 2013, soit l'équivalent d'un cinquième de la population jordanienne.