La journée mondiale de l'autisme a été célébrée à Tébessa par une vaste campagne de sensibilisation et des débats fructueux. «Le nombre des enfants autistes est inquiétant à Tébessa, à l'instar du reste du pays», a déclaré la présidente de l'association Passerelle de l'espoir, Sebti Soumaya, lors d'une rencontre de sensibilisation organisée durant la première semaine du mois d'avril au palais de Culture, à l'occasion de la journée mondiale de l'autisme. «A Tébessa uniquement, on compte plus de 150 enfants autistes. Un nombre qui n'est pas définitif du fait que cette maladie est encore méconnue des parents et des psychiatres», a-t-elle ajouté. Au cours de cette rencontre organisée en collaboration avec la Direction des activités sociales, et devant une importante assistance de familles avec leurs enfants autistes, Khaled Sheriff Ayech, docteur dans une université jordanienne, a présenté dans son intervention que l'autisme est un repli pathologique de l'enfant sur lui-même, se caractérisant généralement par une altération et un changement des interactions et actions réciproques sociales, de la communication et par des comportements répétés et des intérêts limités. Cette maladie, qui pourrait être lié aussi à des facteurs génétiques et environnementaux, à une anomalie ou à une lésion cérébrale, ou autre. Pour ce qui est du traitement, le docteur Khaled Sheriff a précisé : «Dans les pays arabes, notamment en Algérie, les méthodes de traitement utilisées pour traiter l'autisme donnent de très faibles résultats accentuées par le manque flagrant des centres spécialisés et de pédopsychiatres et de professionnels formés aux méthodes comportementales et éducatives.» Rencontré auparavant, la présidente de l'association Passerelle de l'espoir, une association fraîchement fondée dont l'objectif principal est de mettre à la disposition de certains parents des informations validées scientifiquement sur la maladie ainsi que de soutenir les patients et leur entourage dans leur prise en charge institutionnelle, éducative et pédagogique, a déclaré que «le manque flagrant de pédopsychiatres à Tébessa et le peu de structures adaptées pour accueillir ces enfants représente un obstacle pour dépister précocement cette maladie et ainsi la traiter ou du moins améliorer les conditions de vie pour ces enfants», a-t-elle précisé. Il a lieu de signaler que l'autisme commence à prendre de l'ampleur en Algérie. Ils seraient plus de 80 000 enfants atteints de cette maladie, selon un pédopsychiatre contacté à cet effet.