Depuis quelques jours, les retombées du conflit syrien au Liban semblent s'accélérer. Deux roquettes ont frappé la capitale libanaise ce dimanche et l'on compte au moins 30 morts depuis le début des heurts à Tripoli. L'Express revient sur les trois événements clés de ce début de crise. Deux roquettes ont visé dimanche la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement chiite Hezbollah engagé dans les combats aux côtés des troupes de Damas. Cette attaque témoigne du débordement croissant du conflit syrien au Liban. Depuis le début de la semaine, opposants et partisans du régime de Bachar el-Assad s'opposent dans les quartiers de Tripoli. L'Express revient sur les trois événements qui ont marqué la semaine. Vers 6h50 dimanche, deux roquettes sont tombées sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, faisant quatre blessés, selon une source de sécurité, une première depuis la guerre avec Israël en 2006. Une des roquettes a touché le parc d'un vendeur de voitures, blessant quatre ouvriers syriens, tandis que l'autre a atteint un appartement sans faire de victimes. «Cet incident est probablement lié au conflit syrien», a affirmé la source de sécurité. «Les auteurs de cette attaque sont des terroristes et des vandales qui ne veulent pas la paix et la stabilité pour le Liban et les Libanais», a dénoncé le président libanais Michel Sleimane dans un communiqué. L'attaque s'est produite au lendemain d'un discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a promis à ses partisans la victoire en Syrie. Son mouvement est engagé dans la bataille de Qousseir, aux côtés de l'armée syrienne. Le mouvement chiite aurait engagé près de 1 700 combattants dans cette offensive lancée il y a une semaine pour reprendre la ville de Qousseir aux rebelles. «La Syrie, c'est la protection arrière de la résistance, le support de la résistance. La résistance ne peut rester les bras croisés quand sa protection arrière est exposée et quand son support se brise», a déclaré le chef du Hezbollah. A Tripoli, la grande ville du nord du Liban, les combats entre partisans et opposants au président syrien Bachar al-Assad se sont poursuivis dans la nuit de samedi à dimanche. En six jours, 30 personnes, dont trois soldats, ont trouvé la mort dans ces affrontements, selon une source de sécurité libanaise. Ce lundi matin, la situation semble s'être calmée à Tripoli après le déploiement de l'armée qui a mis en place un système de check-points et de patrouilles. Le Liban est profondément divisé entre partisans du régime syrien, emmenés par le Hezbollah chiite, et le camp hostile à Damas, avec à sa tête le sunnite Saad Hariri, ex-Premier ministre. A Istanbul, la Coalition nationale de l'opposition syrienne a souhaité la paix au Liban et estimé que le Hezbollah répétait «la grave erreur d'Assad en forçant ses hommes à tuer d'innocents syriens» Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a de son côté «condamné très fermement», dimanche, les violences au Liban, appelant à «éviter que la guerre en Syrie devienne la guerre au Liban».