Près de 110 calligraphes, algériens et étrangers venus de différents pays dont la Libye, Tunisie, Egypte, Arabie Saoudite, Turquie, Kuwait, Irak, Pakistan, Chine, Iran, France ou d'Espagne, participent au 5e Festival culturel international de la calligraphie arabe, ouvert hier soir au Musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie (palais Mustapha-Pacha, Alger). Par ailleurs, parmi les 20 pays participants, certains sont présents en Algérie pour la première fois, c'est le cas de la Malaisie, des USA et du Bengladesh. L'ouverture de cette manifestation culturelle s'est déroulée en présence de la secrétaire générale au ministère de la Culture, Mme Djahdou Dalila et du directeur du Musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie et commissaire du Festival, Mustapha Belkahla. Ce festival a pour objectif, selon Mme Djahdou de faire connaître l'art de la calligraphie et de «mieux faire connaître» aux jeunes talents cet art raffiné. Elle précisera aussi que cette manifestation permettra aux calligraphes d'évaluer leurs connaissances tout en échangeant leurs expériences et leurs techniques. Elle a encore souligné que le ministère de la Culture encourage ce festival pour qu'il soit efficace et qu'il soit un lieu de rencontres et d'échanges. Pour sa part, Ali Mechta, l'un des organisateurs du Festival, estime que ce rendez-vous se bonifie d'année en année. «A chaque édition, on découvre de nouveaux noms dans l'art de la calligraphie, que ce soit des artistes algériens ou étrangers». Et il ajoutera : «Cette exposition nous permettra, aussi de découvrir plusieurs styles de Khat classique et moderne, ponctués d'œuvres d'enluminure». M. Mechta a également souligné que les meilleurs tableaux seront évalués par un jury composé de calligraphes de renom et des prix viendront récompenser les œuvres les plus remarquables. Dans cette exposition, on peut apercevoir des tableaux de différentes formes et de différents styles, comme le style Naskhi, Diwani, Thuluthi, Rouq'i, Koufi, Farisi... Ils sont l'œuvre des artistes Otmanine Mohamed (Algérie), Mihfad Abdessamad (Maroc), Bengouiaa Samir (Tunisie), Hadji Noor Mi Qiang (Chine), Abdusareb Ahmed Hassen (Arabie Saoudite), comme on peut aussi admirer la dextérité déployée en calligraphiant des versets coraniques, des couplets tirés de la poésie soufie, des extraits de citations arabes anciennes ainsi que des lettres et des mots arabes isolés, réalisés avec de l'encre de Chine, et parfois avec du doré, de la gouache et tout un mixage de techniques. Les œuvres exposées, de par leur variété, permettent au visiteur de voyager au cœur de la langue arabe en découvrant sa richesse et la fluidité de ses lettres. Elles le transportent aussi entre deux mondes, l'ancien et le contemporain. Par ailleurs, un espace a été consacré à la calligraphie asiatique, représentée par la Chine, la Malaisie et l'Ouzbekistan. Sont également prévus au programme de ce festival, des conférences autour de la calligraphie et des ateliers à l'hôtel Mazafran à Zéralda dont un sera organisé samedi prochain à la Maison de jeunes Magharibi (Bab-Ezouar), à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance, en collaboration avec l'Union des parents d'élèves d'Alger. Rencontré en marge de l'exposition, le calligraphe malaisien, Abdul Baki Ben Abdu Bakar, confiera : «Ce festival est une opportunité pour les jeunes artistes d'exposer leurs travaux et aussi d'échanger leurs connaissances dans ce domaine», ajoutant encore que, pour sa part, il est influencé par l'école turque.