Les affaires traitées ? Des affaires importantes liées au trafic de biens culturels, ce n'est pas ça qui manque ! Et naturellement, certaines d'entre elles se distinguent et constituent de grosses prises effectuées par les services de la Gendarmerie nationale. En octobre 2012, et agissant sur renseignements, les éléments de la brigade territoriale de la GN de Dahouara (Guelma) ont intercepté, sur la RN-20, reliant Guelma à Constantine, trois personnes à bord d'un véhicule, en possession de 30 œuvres d'art. Passée au crible des spécialistes de la direction de la culture de Guelma, il s'est avéré que la saisie était un vrai trésor. Cinq statuettes métalliques datant de l'époque punique, 20 médailles en bronze datant du 20e siècle, une chope et une cuillère en argent, une assiette en bronze de la période antique et enfin deux pièces de météorites. Les investigations menées par les gendarmes ont démontré que les malfaiteurs écumant l'Est algérien, notamment dans les wilayas de Souk Ahras, Annaba, Skikda et Biskra, exercent différentes fonctions (commerçant, journalier et fonctionnaire), et s'adonnent à la contrebande et à la vente des pièces archéologiques récupérées ou trouvées suite à des fouilles illégales. Ils ont, à cet effet, établi des contacts avec des ressortissants tunisiens en vue d'organiser la vente de 365 pièces de monnaies antiques. Toujours à Guelma, véritable plaque tournante de ce trafic, les éléments de la brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de Medjez Sfa ont récupéré, en premier lieu, 14 pièces de monnaie en bronze datant de l'époque antique en possession de trois personnes qui circulaient sur la RN-16 reliant Souk-Ahras à Guelma. Quelques jours plus tard, les enquêteurs ont arrêté 11 autres personnes, dont un Tunisien, à Souk-Ahras, Skikda et Biskra, et surtout récupéré un butin de guerre estimé à plus de 350 pièces archéologiques datant des époques numide et romaine. À Souk-Ahras, les gendarmes ont appréhendé 4 personnes pour le recel et le trafic illégal de biens culturels. Ils étaient en possession d'un sabre en bronze, datant de l'époque coloniale. Autre grosse affaire traitée par la GN, la découverte à Jijel de deux sites archéologiques menacés. Les membres de la cellule de la protection des biens culturels de Constantine se sont déplacés sur place et ont pu observer l'état piteux dans lequel ils se trouvaient. Le premier concerne le site d'El-Rabta datant de l'ère phénicienne et qui se compose de 42 tombes. D'ailleurs, il a été proposé pour être classé. Le second site de Toualbia, proposé pour être classé depuis 1998, est une surface en mosaïque datant de l'ère romaine. Les constatations des spécialistes ont révélé que les deux sites étaient à l'abandon, ce qui a encouragé des citoyens à construire illégalement des habitations sur les tombes funèbres, ce qui les a gravement endommagées. En 2007, à El- Tarf, les gendarmes de la brigade d'Aïn Assel ont récupéré deux statues représentant Jésus- Christ et Notre Dame Marie, qui étaient sur le point d'être venduzs par un groupe de trois malfaiteurs, arrêtés pour trafic illégal de biens culturels. Les investigations ont révélé que ce réseau active dans l'Est algérien et procède à la contrebande et à la vente des pièces archéologiques, trouvées suite à des fouilles illégales.