«50% des cyberattaques sont rendues possibles en raison d'absence de mesures de sécurité», a indiqué le directeur général de l'Eurl SSRI spécialisée dans la sécurisation des réseaux informatiques, Abdelaziz Derdouri, à l'issu du séminaire sur la cybersécurité tenu hier à l'hôtel Hilton d'Alger. M. Derdouri, qui a présenté son «CyberSec 1», a insisté sur la prévention, se basant sur des statistiques produites par différents centres de recherche occidentaux. Les virus enregistrent une croissance exponentielle – à raison de 100 000 maliciels (virus, ndlr) par jour en 2012 – face à laquelle le développement d'antivirus ne suit pas. Dans le même sillage, le responsable a indiqué que la bataille contre les cybercriminels s'avère perdue d'avance. 100 millions de virus circulent sur Internet, 60% sont des «chevaux de Troie» destinés à voler de l'information, près de 40% des terminaux sont affectés, on parle même d'armes d'interruption massive. œuvres de terroristes, d'activistes et même des Etats, les cyberattaques sont ainsi en mesure de déstabiliser des Etats. Les dégâts recensés un peu partout dans le monde sont incommensurables. Le temps perdu à cause des cyberattaques a ainsi engendré des pertes de l'ordre de 274 milliards de dollars américains en 2012. S'attaquant à des points névralgiques comme des infrastructures gérées par l'outil informatique, les réseaux de téléphonie mobile, les agresseurs visent à bloquer des services, à voler des informations ou à créer des problèmes tout simplement. Donnant l'exemple du piratage du réseau d'un opérateur de téléphonie mobile en Inde et l'envoi massif de SMS à ses abonnés, propageant une rumeur selon laquelle les populations du nord-est du pays font l'objet de massacres, qui a provoqué une panique générale dans le pays qui s'est soldée par 90 morts, des centaines de blessés et 400 000 déplacés. Les exemples ne manquent pas : l'attaque du système de commande d'un générateur électrique en Russie avait fait accélérer ses turbines et causé une terrible explosion. De son côté, le secrétaire général au ministère de l'Industrie, Abderrazak Henni, a affirmé que le souci de se prémunir des menaces et des risques liés à la cybercriminalité verse directement dans la protection de l'économie nationale à travers la préservation des intérêts de nos entreprises qui constituent la pierre angulaire de cette dernière. Soulignant que les statistiques et les études indiquent que pratiquement toutes les entreprises ont fait l'objet d'une agression au niveau de leurs systèmes informatiques par des virus, des détournement de domaine, les logiciels espions et d'autres programmes malveillants. D'où la nécessité de prendre ces menaces au sérieux. Appelant à cet égard les pouvoirs publics, notamment le ministère de l'industrie, à prévoir les cursus de formation nécessaires à l'accomplissement de cette finalité, ajoutant que cette approche devra se faire en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes (institutions, administrations...). M. Henni a fait savoir que tout le monde s'accorde à dire que ces attaques sont de plus en plus complexes et efficaces. En les identifiant et en y prenant conscience, nos entreprises seront en mesure de mieux s'y protéger et d'y faire face. Le SG du ministère a rappelé que la formation, seule, ne pourra pas suffire à éradiquer ce fléau, des rencontres et autres manifestations similaires à ce séminaire sont vivement recommandées pour faire prendre conscience aux parties prenantes des risques de la cybercriminalité. «Partant de ce qui a été avancé, nous sommes appelés, chacun dans sa position, à s'intégrer dans une démarche globale de lutte contre la cybercriminalité au côté de toutes les partie prenantes, et je réitère la disponibilité de notre département ministériel à œuvrer significativement au déveleppement du dispositif réglementaire de lutte contre ce fléau, ainsi qu'à toute autre initiative versant dans cet objectif», a-t-il conclu.