A l'issue de la conférence internationale des Nations unies organisée en septembre 2011 à New York, sur la lutte contre les maladies non transmissibles, six pays du Golfe ont adopté une stratégie de lutte contre ces maladies dans la région. Ils sont les premiers à mettre en place les recommandations de la déclaration politique de l'assemblée générale des Nations unies. L'Algérie est encore à la traîne. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont les ministres de la Santé se sont réunis à Mascate, Oman, au début de la semaine, est la première entité régionale à réagir, au niveau des chefs d'Etat, à la déclaration politique de l'assemblée générale des Nations unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (MNT) en élaborant une stratégie régionale de lutte contre des maladies, comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires, le cancer et les maladies respiratoires chroniques, note l'OMS. La stratégie définit un plan visant à concrétiser les engagements convenus en septembre dans la déclaration politique de l'assemblée générale des Nations unies sur les MNT. Ces maladies entraînent plus de 60% de la mortalité dans les pays du CCG et sont dues à des facteurs de risque communs comme le tabagisme, une mauvaise alimentation et la sédentarité. «La stratégie régionale décrit ce que les 6 pays comptent faire pour lutter contre les MNT au cours des prochaines années en vue de réduire l'exposition de la population aux facteurs de risque responsables et d'améliorer les services de prévention et de traitement de ces problèmes de santé majeurs», a déclaré le Dr Ahmed Al Saidi, ministre omanais de la Santé, qui présidait la réunion. «Elle souligne également ce que les 6 pays feront pour fixer des cibles et mesurer les résultats, développer l'action multisectorielle et renforcer les capacités nationales.» La réunion, qui a eu lieu en Oman, faisait suite à un sommet de 2 jours en décembre au cours duquel les chefs d'Etat du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe ont approuvé une approche régionale pour réduire la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles. Se félicitant de cette annonce, le directeur régional pour la région de la Méditerranée orientale de l'Organisation mondiale de la santé, le Dr Ala Alwan, a déclaré : «Nous savons ce qu'il faut faire pour prévenir et traiter les maladies non transmissibles, problème mondial de santé publique et de développement de plus en plus important dans de nombreux pays. Nous sommes heureux de constater que les pays du Conseil de coopération du Golfe prennent des mesures concrètes pour mettre en œuvre les meilleures pratiques d'un coût abordable – celles dont le rapport coût/efficacité est le meilleur – pour faire reculer les MNT et nous espérons que d'autres régions prendront des mesures analogues.» «Jusqu'à 50% des personnes qui meurent de ces maladies dans certains des Etats du Golfe meurent prématurément avant l'âge de 60 ans. Cette initiative du CCG devrait représenter une étape décisive pour donner un coût d'arrêt à ces décès prématurés», a conclu le Dr Alwan. Qu'en est-il de la stratégie intégrée de lutte contre les maladies transmissibles élaborée en Algérie depuis 2003, basée sur la prévention et la lutte contre les facteurs de risque ? La question reste posée puisque les professionnels eux-mêmes s'interrogent sur la démarche adoptée actuellement par le ministère de la Santé. On parle d'un plan cancer, d'un plan national contre le diabète sans que les comités nationaux ne soient justement réunis pour l'ajustement de toutes les données notamment sur la lutte contre les facteurs de risque, première piste de travail. La démarche actuelle semble plutôt orientée vers l'achat d'équipements, en l'occurrence pour la radiothérapie : 57 accélérateurs pour 2014, selon le ministre de la Santé, sans qu'aucun programme préalable ne soit fixé. Comme il est aussi question de l'achat de nouvelles molécules anticancéreuses à des prix exorbitants sans avoir adopté un consensus national dans le cadre d'une stratégie nationale de lutte contre le cancer et consulté au préalable les comités d'experts médicaux. La démarche reste encore confuse aux yeux des professionnels, alors que l'Algérie a été un des premiers pays du Maghreb et du monde arabe à avoir élaboré en 2003 une stratégie nationale de lutte contre ces maladies qui, encore aujourd'hui, sont d'actualité.