A El-Bayadh, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a voulu apaiser les éventuelles tensions qui pouvaient y exister et faire comprendre à la population locale que l'Etat se soucie aussi bien d'elle et de ses situations économique et sociale que le reste du pays. Lors de sa rencontre avec la société civile de la wilaya d'El-Bayadh jeudi dernier, Sellal n'a pas rebondi sur le sujet de l'état de santé du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sauf brièvement pour dire : «Vous l'avez vu à la télévision algérienne. Il prenait un thé et nous avons même mangé des gâteaux.» Le discours du Premier ministre était, en effet, beaucoup plus axé sur la nécessité de prioriser le dialogue et laisser tomber la violence, et ce, pour le bien et la stabilité du pays. «Nous sommes des missionnaires de paix. Il faut que nous dépassions les problèmes et que nous discutions ensemble parce qu'il n'existe pas une autre solution... La violence, nous devons la dépasser catégoriquement», a-t-il dit en s'adressant en premier lieu aux jeunes de la région qui souffrent notamment du chômage. Le Premier ministre a par la suite souligné que le gouvernement déploie tous ses efforts pour faire face aux problèmes quotidiens en donnant comme exemple la société publique Sonelgaz qui a fait en sorte d'améliorer la qualité de ses services au sud du pays afin de réduire les coupures d'électricité, et ce, dans un délais exceptionnels de six mois au lieu de quatre ou cinq ans. Le Premier ministre a également essayé de donner espoir aux jeunes d'El-Bayadh en les rassurant de l'avenir de l'économie de leur pays grâce aux réserves des hydrocarbures. Il leur a demandé de ne pas croire à tout ce qu'il se dit sur le non avenir de l'économie algérienne parce que l'avenir de cette dernière est très prometteur contrairement à ces spéculations. «Il ne faut tomber dans l'erreur. L'Algérie va bien. Nous avons quelques problèmes dans la gestion mais nous avons des moyens et des capacités et nous pouvons aller plus loin dans le développement du pays. N'ayons pas peur de l'avenir», lance-t-il tout en se référant au forage du puits de gaz de schiste à Aïn Salah. Cependant, même si l'Algérie se porte très bien financièrement puisqu'elle réjouit et réjouira encore dans l'avenir d'une richesse importante d'hydrocarbures, le problème du chômage reste toujours posé. Pour faire face à ce fléau, le gouvernement a adopté depuis quelques mois une stratégie qui consiste à encourager en force le secteur privé. Selon les dires du Premier ministre, le gouvernement a donné des directives à toutes les entreprises publiques pour introduire des associés privés, algériens ou étrangers, selon la règle 51/49% afin de ré-ouvrir les usines, réactiver l'économie nationale et créer donc des postes d'emploi. «C'est la seule solution pour créer des postes d'emploi et être dans l'avenir indépendant des hydrocarbures», a-t-il soutenu. Par ailleurs, il a incité la population d'El- Bayadh à profiter des facilités accordées par les autorités à l'instar des prêts bancaires pour créer de la richesse. Le gouvernement, de son côté, veillera à contribuer au développement de la wilaya en l'orientant économiquement vers l'industrie de transformation. Un secteur qui fera d'El-Bayadh une région importante des Hauts-Plateaux et créera une relation commerciale de taille entre le Nord et le Sud de l'Algérie. Pour ce faire, un projet de chemin de fer et un autre d'autoroute reliant ladite wilaya, respectivement, à Mecheria et à Saïda ont été lancés. D'autres projets sont parallèlement en cours de réalisation dans les secteurs de l'habitat, la santé, l'environnement, l'agriculture et les ressources halieutiques. Sellal qui s'est rendu à El-Bayadh dans le cadre d'une visite de travail et d'inspection y a annoncé un budget financier supplémentaire d'environ 30 milliards de dinars pour ces projets relevant du programme quinquennal du développement de la wilaya (2010-2014). Les habitants de la région bénéficieront entre autres de 3 000 logements ruraux et de 4 000 sociaux supplémentaires, plus de 100 km d'électricité agricole, un hôpital de 80 lits ainsi qu'une protection contre les inondations dont un grand projet de barrage excréteur.