Intervenant au lendemain de la défaite des Lions indomptables du Cameroun face au Togo (2-0), Mohammed Iya, le tout-puissant président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a été arrêté lundi 10 juin au matin à Yaoundé. Reconnu avoir commis 20 fautes de gestion pour un préjudice de 9 milliards de FCFA. Iya n'est pas facile à dégommer. «Une déchéance valant interdiction pour une durée de sept ans, d'être responsable de l'administration ou de la gestion des services publics ou des entreprises d'Etat, à quelque titre que ce soit», a été décidée par le gouvernement qui ne souhaite pas une nouvelle candidature de Mohammed Iya. Pour démontrer la force publique, le Premier ministre avait même suspendu «pour des raisons de sécurité» les travaux de l'assemblée générale de la Fécafoot qui étaient prévus le 25 mai écoulé à l'hôtel Mont Fébé à Yaoundé. Le blocage perdure à ce jour en dépit des menaces de suspension du pays par la FIFA. Mais l'instance internationale de football ne peut être l'éternel gendarme dans le pays où des cas flagrants sont signalés et démontrés. Toutefois, des pourparlers seront engagés avec la FIFA pour éviter toute sanction. Cette protection par cette instance internationale du football semble donner des ailes à l'ex-président de la fédération qui refuse de reconnaître les accusations portées contre lui. En Afrique, de pareils cas s'identifient bien souvent après erreur de jugement, des élus qui pensent qu'une élection devient automatiquement un acquis irréversible. Il faut aussi savoir qu'il ne gère pas que le football de ce beau pays. L'ex-président de cette puissante fédération était aussi aux commandes de la (Sodecoton), Société de développement du coton. Un des principaux groupes agro-industriels du pays, avec au tableau onze années bien remplies à la présidence de la Fédération camerounaise de football. Pour certains, une telle richesse de responsabilités ne peut en fait que susciter des convoitises. Or, il ne s'agit pas de convoitises, soufflent certains, mais plutôt de mauvaises gestions et ensuite de sa nouvelle candidature à la tête de la plus puissante et de la plus prestigieuse des fédérations sportives du pays qui ne fait pas l'unanimité. Enfin, il y a cette relation électrique qui domine sa relation avec le ministre des Sports, Augustin Edjoa. Les deux hommes ne s'entendent pas. Le climat ne fait que s'aggraver, sa répercussion touche le mouvement sportif d'où la sélection nationale avait entamé de la pire des manières – deux défaites – les éliminatoires de la CAN et du Mondial.