La calomnie, monsieur ! Vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablées. Croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreur, pas de conte absurde, qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville en s'y prenant bien. Et nous avons ici des gens d'une adresse! D'abord, un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l'orage, pianissimo murmure, et file et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait; il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche, il va le diable; puis, tout à coup, on ne sait comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'oeil; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait? Ce texte de Beaumarchais, tiré du Barbier de Séville, s'applique à merveille à la nouvelle attaque du front «qui-tue-quiste» parue dans Le Figaro. S'agit-il d'un dernier coup de sabre, d'une tentative désespérée du serpent terrassé de faire encore du mal avant de disparaître ? Non, il n'en est rien, cette engeance nous démontrant encore une fois que sa haine vis-à-vis de l'Algérie est viscérale et éternelle. Le plus surprenant, c'est qu'un journal algérien véhicule la propagande à travers une «journaliste française» bien installée à Alger et qui nous donne une image du stagiaire coiffeur apprenant la coiffure sur la tête des orphelins, tout en étant l'envoyée spéciale de la métropole en territoire d'outremer afin de compter les poux sur la tête de ces pauvres indigènes que nous sommes, nous, Algériens. Comment se fait-il qu'une Française, ayant séjourné à plusieurs reprises en Israël, puisse s'installer en Algérie et travailler dans un secteur stratégique comme le journalisme ? Et comment s'étonner ensuite de la voir s'activer dans une campagne de dénigrement contre notre armée, notre président, notre peuple et toutes nos intitutions ? À une autre époque, il aurait été impossible pour qui que ce soit de fouler le sol algérien en ayant un passeport tamponné par Israël, mais il est vrai que nous sommes, hélas, bien loin de l'Algérie de Houari Boumediene. C'est tout simplement effarant. Pourrions-nous imaginer qu'un Algérien puisse travailler au Figaro ou dans Le Monde afin de mener campagne contre la France ? La réponse est bien évidemment non. On sait la vie que mènent les citoyens d'origine algérienne en France, stigmatisés, parqués dans des banlieues-ghetto, alors qu'ils sont pourtant nés sur le sol français. Mais voilà qu'une Nîmoise vient jouer les Juliette au pays de Fatima grâce à des abrutis utiles qui l'ont laissée pénétrer et accaparer des espaces vitaux que toute Algérienne issue de l'université pourrait revendiquer. Manquons-nous, donc, de journalistes en Algérie ? Cette «journaliste» a prouvé qu'elle était un agent au service de la DGSE, mais par quel miracle s'était-elle retrouvée rédactrice en chef d'un journal algérien d'expression francophone, très proche des ambassades française et américaine ? Mystère... Que remarquons-nous dans l'opération que vient de mener le quotidien français Le Figaro ? Que c'est une opération bien orchestrée, mettant sur le devant de la scène le juge Trévidic, tout en essayant de contrecarrer la seule version qui tienne debout dans l'affaire des moines de Tibhirine, en l'occurrence le travail professionnel et minutieux de Malik Aït Aoudia et Séverine Labat, et que cette Française y joue un rôle central. En consultant ses derniers tweets, on constate qu'ils touchent directement à la souveraineté de notre pays, en relayant les articles du Figaro, mais pas un mot sur le documentaire «Le martyre des sept moines de Tibhirine». Comme c'est étrange... Elle anime également un blog sur le site du Figaro où elle commente les évènements qui se déroulent dans notre pays. L'Algérie a-t-elle dégringolé au point que n'importe qui, surtout des Français, puisse venir chez nous cracher son venin, tout en ne respectant pas les règles les plus basiques de l'hospitalité et de la bienséance ? L'Algérie encerclée dans une conjoncture géopolitique s'est-elle fragilisée au point où des agents peuvent se balader chez nous comme ils veulent ? Combien sont-ils dans son cas ? Et nous feraient-ils un chantage quelconque pour pouvoir continuer à distiller leur poison ? Pourquoi nos services laissent-ils faire ? Ces gens sont-ils couverts par leur statut d'agent ? Nous en avons assez ! Nous rappelons aux adeptes du «qui-tue-qui» que s'ils continuent à nous rabattre les oreilles avec l'ADN des moines, nous pouvons leur parler de celui de tout un peuple martyrisé. Qui va examiner l'ADN de nos deux cent mille morts fauchés par ce cataclysme, cette tragédie sans nom qui nous a traumatisés à jamais ? Pendant que le peuple était massacré, cette gamine d'Occident se faisait changer les couches, et la voilà maintenant qui nous crée un site affiché en Une de son journal, donnant la parole aux harkis, aux familles de «disparus», à ceux qui ont fui la décennie noire, à des sans-papiers, des artistes, mélangeant tout et son contraire pour mieux noyer le poisson. Et puis quoi encore ? Tant que nous y sommes, cette Française ne veut-elle pas se porter candidate à l'élection de 2014? La journaliste nimoise n'est pas un taureau sorti des arènes de sa ville, mais un véritable cheval de Troie qui nous a pris par notre talon d'Achille, notre libido. Une tignasse blonde se pointe et nous livrons tous nos secrets, et je remarque à quel point certains ont du mal en Algérie à s'affranchir de leur statut de colonisés. Cette fois, l'empire n'a pas eu besoin de nous envoyer ses légions, la blondeur d'une gamine a suffi. Et en face, il n'y a plus de Jugurtha. Grandeur et décadence... Cette histoire nous montre à quel point les Français continuent leurs opérations noires visant l'Algérie en utilisant tout ce qui est possible et imaginable, entre autres, une Mata Hari issue de la sous-culture d'Hélène et les garçons, utilisant sa plastique pour embobiner un frustré qui l'a placée comme rédactrice en chef, lui donnant accès par la même occasion à toutes les informations stratégiques de notre pays et, surtout, une place très importante pour jouer à l'espionne. C'est désastreux ! Combien de temps allons-nous tenir dans cette précarité intellectuelle et morale ? Voilà, donc, que ça recommence. La France de fafa remue le couteau dans la plaie alors que ce sont les politiques français qui sont responsables de la mort des pauvres moines. Le SDECE, devenu DGSE, est responsable, Alain Juppé est reponsable, Marchiani est responsable, Chirac est responsable, le colonel Clément est responsable, et tant d'autres ! S'ils veulent un procès mondial sur l'assassinat des moines, nous pouvons en ouvrir un autre sur nos centaines de milliers de martyrs. Nous sommes face à une nouvelle opération montée grâce à cette gamine qui a débarqué dans notre pays, telle une chercheuse d'or dans un Eldorado, et qui a réussi à obtenir une place dorée dans un quotidien algérien, au moment où les Algériens de France font la queue à Pôle emploi et souffrent du rejet, se faisant cracher dessus quotidiennement par la France et ses politiques de tous bords, nous traitant depuis toujours de ratons. Après cinquante ans d'indépendance, Ben M'hidi, Ali La Pointe, Amirouche, Benboulaïd, et nos millions de martyrs se retournent dans leur tombe en voyant, qu'aujourd'hui, nous accueillons à bras ouverts nos pires ennemis. Est-ce là le prix de notre liberté et de notre indépendance ? Bien entendu, notre président se soignant en France, nous avons été malmenés par la presse française qui mène ses campagnes anti-algériennes comme à l'accoutumée, relayées par le même journal dont fait partie cette journaliste, suivi avec zèle par plusieurs quotidiens. Comment se fait-il que le journal en question se retrouve, une fois de plus, après les fuites sur la maladie du président, via Le Point, au centre de la campagne du qui tue-qui émise cette fois par Le Figaro ? Aurait-il dépassé son premier rôle d'informer le citoyen pour devenir un acteur du théâtre d'ombres chinoises ou une courroie de transmission entre parties adverses, avec tous les dégâts que cela peut comporter ? A quoi rime ce jeu venant de ce journal dont les actionnaires ont profité des deniers de l'Etat, comme tous les corrompus de l'argent sale nichés dans les administrations, et qui n'ont rien à envier à un Khellil et autres gangsters ? On sait, depuis longtemps, qu'ils sont antinationaux, et s'ils avaient une once d'honneur, ils rendraient l'argent qu'ils ont pris à l'Etat et au peuple via la pub et les affaires qu'ils brassent, et je sais de quoi je parle ! Un peu de déontologie et d'éthique et, surtout, de retenue ne fera que du bien à ces pêcheurs en eaux troubles. Idem pour un site très courru dont on ignore les sponsors mais qui est toujours à la pointe pour critiquer notre pays, en nous gavant de rapports injurieux, tout en profitant de la pub et de l'argent public. S'ils veulent dénigrer la nation, qu'ils soient autosuffisants ! L'état de déliquescence de la presse algérienne est arrivé à tel point qu'il suffit de la danse du ventre d'une Française, qui défend les intérêts de son pays, pour que toute la presse nationale retrouve le réflexe des chiens de Pavlov en bavant devant une matière nauséabonde que ce journal nous déverse quotidiennement. Le peuple algérien en a marre de toutes ces manigances. Nous, patriotes algériens, notre unique intérêt est de voir ces gens et autres mafieux, qui crachent dans la soupe alors qu'ils ont dilapidé les biens de la nation, jugés et disqualifiés. Je n'admets pas que des agents de l'étranger travaillent à ciel ouvert chez nous, en donnant leur avis sur des problèmes internes et des dossiers sensibles de notre pays sans aucune gène. Au Torquemada moderne, le sieur Armand Veilleux, qui - je l'espère - n'a pas tripoté des enfants de choeur comme c'est de coutume dans les églises d'Occident, et à Jean-Baptiste Rivoire, responsable de la mort de Didier Contant, je leur dis que nous sommes un peuple qui a été fauché dans sa globalité par des terroristes dont nous connaissons le nom et l'adresse que nous pouvons leur fournir. Chez nous, la mythomanie n'est pas encore devenue un fléau national comme la pédophilie chez eux. Quant à ce juge Térvidic, considéré comme le treizième apôtre, je lui conseille, s'il ne veut pas perdre son temps et dépenser l'argent des contribuables en pure perte, de s'occuper plutôt de la masse des affaires de corruption généralisée qui touche la «glorieuse» France, allant de l'affaire des fadettes jusqu'à celle de Bettencourt, en passant par le patron d'Orange, Cahuzac, Spanghero, DSK, Guéant, Lagarde, Sarkozy, Copé, Balladur, Hortefeux, le scandale du Mediator, Jean-Claude Mas et ses prothèses mammaires, etc. Je ne pense pas qu'il va chômer dans une France devenue une république bananière, grande productrice de scandales financiers. Il serait temps que ces Français guérissent de leurs élans néocolonialistes. S'ils veulent faire fonctionner leurs moulins à vent, qu'ils trouvent un autre sujet que l'Algérie et arrêtent leurs sempiternels boniments ! Qu'ils s'occupent de leur crise et nous fichent la paix ! En tant que citoyen, dont la famille a été touchée par les affres du colonialisme français et de la décennie rouge-sang, dont je souffre encore comme la plupart de mes compatriotes, je demande solennellement aux autorités algériennes de refouler et d'expulser tout individu louche qui porte atteinte à la souveraineté de notre pays, en entretenant des contacts avec des organismes, des ONG et des ambassades dont le rôle est de représenter diplomatiquement leur nation et non de s'ingérer dans nos affaires internes. Si ces gens sont incapables du plus élémentaire respect à l'égard du pays qui les accueille, comme l'a fait cette «journaliste» qui travaille pour l'intérêt de la France dont elle est native, avec tout ce que cela représente dans la mémoire collective des Algériens, elle n'a qu'à quitter l'Algérie. Madame M. et tous ces agents déguisés en «journalistes», en «conseils juridiques» ou en «entrepreneurs» sont des balafres sur le soleil d'Alger. Ô Algérie, patrie bien aimée, assiégée par tant de prédateurs, que portes-tu dans ton sein ? A bon entendeur ! S'identifier d'abord, manger après (proverbe algérien)