Des potentiels présidentiables, les trois ex-chefs des partis de l'ex-alliance ? Ils peuvent se permettre de rêver les yeux ouverts, car ils n'ont jamais laissé entendre qu'eux-mêmes pouvaient avoir une destinée nationale. Pour avoir souvent martelé qu'ils sont là pour appliquer le programme du Président, tout le programme et rien que le programme, ces chefs de parti, qui n'ont pas su ou pu apparaître comme étant des leaders, renoncent ainsi eux-mêmes à se donner une épaisseur politique. Leur mission, celle qui leur était confiée, était celle d'une posture d'attente du futur président à gérer ou à servir, comme ils ont géré et servi Zeroual, puis Bouteflika sous la forme d'abord d'une coalition puis d'une alliance stratégique. Comment Zeroual et ces partis se sont-ils rencontrés ? Comment Bouteflika et ces trois partis se sont-ils rencontrés ? Là, au moins, ne serait-ce que du point de vue de l'éthique, les coalisés devenus des alliés devraient tout de même s'expliquer devant les populations, par respect pour elles et pour leurs électeurs. Comment expliquer ce changement de nom ? Comment le justifier ? Quels contenus donnent-ils aux concepts de coalition et de celui de l'alliance ? Au lieu de se placer au niveau des contributions qu'ils auraient pu apporter aux orientations du Président (on dit que ce sont des orientations du Président), car, tout de même, ils étaient à la tête de partis qui doivent appliquer leur propre programme, et ils ne cessaient pas de se référer en tout au programme du Président. Depuis plus particulièrement le changement de titre de chef de gouvernement par celui de Premier ministre, l'alliance était devenue une agence supérieure de prestation de service.