Manu militari, le président Morsi a été reconduit à la case départ après avoir goûté pendant une année aux délices du fauteuil empoisonné. Comme nous l'avions signalé dans une précédente chronique, ce sont toujours les éternels décideurs américains qui tirent les ficelles. En dépit des apparences « démocratiques » de l'élection de Morsi à la tête de l'Egypte, les enjeux étaient habilement cachés aux yeux des millions d'Egyptiens qui se croyaient en train de faire la « révolution ». Les meneurs étaient bel et bien parmi les manifestants comme au temps de la destitution de Moubarak. Une expérience de labo dans laquelle le cobaye ne semble pas avoir rempli la mission qui lui était assignée. En optant pour la carte islamiste à la tête des pays « en révolution », les yankees croyaient pouvoir laisser les peuples rêver de leur « nation » islamique comme c'est le cas de beaucoup de pays, tout en contrôlant le jeu en coulisse. Morsi a commis le péché mortel en voulant glisser vers une ligne de conduite indésirable. L'Islam « modéré », ou plutôt « américanisé » a été quelque peu « radicalisé » dans la mesure où le leader des Frères musulmans commençait à philosopher en s'attribuant plus de prérogatives, ou encore à vouloir tripoter la Constitution. Une fois arrivé au pouvoir, le nouveau président égyptien Morsi a commencé à saper les bases laïques de l'Etat. Ce glissement s'est assorti d'un renforcement démesuré des prérogatives présidentielles et d'une dégradation de la situation économique. Sur un autre plan, ce dernier a oublié les « gardiens de la révolution », en l'occurrence les militaires qui vivent sous l'épée de Damoclès américaine. Car, les Etats-Unis leur apportent une aide financière annuelle à hauteur de 1,3 milliard de dollars. Cela dit, la destitution manu militari de Morsi demeure un jeu de poker dans la mesure où les islamistes qui se disent, du moins pour l'instant, désintéressés d'une confrontation armée, ne vont pas déchanter au vu des premiers heurts qui ont eu lieu entre les Frères musulmans et les forces de l'armée aux abords de l'Université du Caire. Dans ce contexte, le mouvement des Frères musulmans, dont les principaux leaders ont été arrêtés après le renversement du président Mohamed Morsi, ne reconnaissent pas le régime militaire. A la question de savoir si les militants du mouvement étaient prêts à une lutte armée, Mohamed Baltagi, représentant du mouvement, a répondu que c'était « peu probable », tout en soulignant que son pays a connu un coup d'Etat militaire et que la confrérie envisageait de lutter pour la restauration de la suprématie de la loi dans le pays. Pour l'instant, la vague ne fait qu'enfler alors que du côté du régime sioniste, on se frotte les mains... Le plan Oded Ynon est en marche.