Suite à notre question relative à la désorientation des musulmans de France autour du premier jour du Ramadhan 1434 (lire notre papier dans l'édition du 10 juillet 2013) le secrétaire général de l'Union des associations musulmanes de Seine -Saint-Denis (UAM93), Mohamed Hanniche a tenu sa promesse en nous répondant : «Cette situation des musulmans de France revient à une mise en cause du Conseil français du culte musulman (CFCM). L'ampleur du rejet du CFCM, lundi dernier, peut être comparé à un printemps arabe. Notre site a été mis hors service toute la nuit du lundi à cause d'une connexion monstre des musulmans pour connaître le début du Ramadhan. Sans grande concertation, les musulmans de France se sont détournés du CFCM dont la décision du début du Ramadhan a été relayée par tous les médias lourds. Le CFCM s'est éloigné de la base, la preuve 20% des mosquées ont participé aux élections et il ne se soucie pas des 80% autres mosquées de France. Personne ne mesure l'ampleur du désaveu. Aujourd'hui, il a fallu la rescousse du ministre de l'Intérieur français lors d'un dîner le 15 juillet à la mosquée de Paris pour sauver la face....» Dans son communiqué du 9 juillet 2013 signé à Cholet dont nous détenons une copie, le Congrès des mosquées de France réagit face à cette polémique : «Le 9 mai 2013, le Conseil français du culte musulman (CFCM) ou ce qu'il en restait avait aligné sa méthode d'annonce du début du mois du Ramadhan sur celle de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), en décidant qu'il débuterait le mardi 9 juillet 2013 (année 1434 de l'hégire), selon l'astronomie.» En poursuivant : «Connu pour son immobilisme et son incapacité à répondre aux aspirations des musulmans de France depuis une décennie, le CFCM voulait, par cette décision grotesque et irréfléchie, tendre la perche aux mosquées qui ont boycotté ses élections à plus de 70%.» Plus grave encore, les rédacteurs dudit communiqué affirment : «Sur le peu des mosquées ayant participé aux élections du 8 juin 2013, il est inutile de rappeler qu'elles étaient le théâtre de fraudes massives concernant l'identité des délégués des mosquées, les procurations et l'achat de cotisations par le RMF et la GMP, etc. De ce fait, le CFCM ne peut représenter les musulmans en France étant donné que de très nombreuses mosquées ne se reconnaissent pas dans ses instances. Le coup de massue fatal vient avec l'avènement du nouveau mois de Ramadhan 2013 quand l'écrasante majorité des musulmans en France l'ont également désavoué en préférant débuter leur jeûne le mercredi 10 juillet 2013 en se basant sur la jurisprudence musulmane. La volte-face de M. Dalil Boubakeur, par des annonces contradictoires du jour au lendemain, démontre à quel point le CFCM, devenu depuis 2008 une coquille vide, manque de sérieux, de logique et de crédibilité. Par ailleurs, le Congrès des mosquées de France remercie chaleureusement le Conseil des imams de France qui s'est employé avec l'Union des associations musulmanes de la Seine-Saint-Denis (UAM-93) à annoncer la venue du mois de Ramadhan en se basant sur la vision lunaire traditionnelle.» Et d'ajouter : «Dans un piètre état, le CFCM est en otage du rassemblement des Marocains «muropijidistes» de France (bonnet blanc, blanc bonnet). Ces derniers ont réactivé leur système de noyautage aux poupées russes dont l'élément décideur est le trio MM. Anouar Kbibech président à vie du RMF, le pseudo multi-salarié occulte lorrain Amine Nedji et l'invisible Amine Echouaibi.» «Le Congrès des mosquées de France tâchera désormais de travailler avec toute institution autre que le CFCM pour les questions relatives au début des mois lunaires musulmans ainsi que la formation des cadres religieux suivant le dogme des quatre écoles sunnites connues», conclut le communiqué avant de souhaiter un très bon Ramadhan 2013 à tous les musulmans du monde entier.